Thierry Van Cleemput est le nouveau coach d’Halep: “J’ai consulté Amélie Mauresmo”
Avant d’accepter d’entraîner Simona Halep, l’ancien coach de David Goffin a discuté avec l’ancienne championne française.
- Publié le 06-02-2019 à 06h49
- Mis à jour le 06-02-2019 à 08h12
Avant d’accepter d’entraîner Simona Halep, l’ancien coach de David Goffin a discuté avec l’ancienne championne française. C’est désormais finalisé : Thierry Van Cleemput est le nouveau coach à plein temps de la Roumaine Simona Halep. L’ancien coach de David Goffin évoque la genèse de cette collaboration inattendue.
À quand remontent les premières discussions avec Simona ?
"En fait, je la connais de longue date par l’intermédiaire de son ancien entraîneur, Darren Cahill, pour qui j’ai beaucoup d’amitié et d’admiration. On se voyait souvent sur les tournois internationaux. Du coup, les clans Goffin et Halep étaient assez proches. Darren m’avait souvent dit qu’il me verrait bien coacher un jour Simona. Les circonstances ont fait que sa prédiction devienne réalité !"
Qui a pris l’initiative ?
"Lorsqu’avec David nous avons décidé d’arrêter, de commun accord, notre collaboration, l’Open d’Australie entrait dans sa deuxième semaine. J’ai été invité par le clan Halep à suivre le match de Simona face à Serena Williams. Et le hasard a voulu, ensuite, que je me retrouve dans le même avion qu’elle pour rentrer en Europe. Nous avons longuement discuté. Elle m’a expliqué ses attentes, j’ai expliqué les miennes. Je lui ai dit que je n’étais pas un cadeau comme entraîneur ! Elle a souri. Après une période d’essai à Bucarest, que j’avais sollicitée, j’ai accepté de relever le challenge !"
Avez-vous reçu d’autres propositions ?
"Oui, notamment d’un joueur du top du circuit ATP. Mais j’ai préféré opter pour un changement complet. J’ai entraîné quelques filles lorsque j’étais au Centre de tennis-études de Mons ou au BATD. Mais jamais réellement sur le circuit WTA. Ce sera un défi très excitant."
Avez-vous beaucoup réfléchi avant d’accepter ?
"Oui, bien sûr. J’ai évidemment beaucoup parlé avec ma femme et mes enfants. La famille, c’est sacré. Mais j’ai aussi pris l’avis d’Amélie Mauresmo, qui a beaucoup d’expérience. Je lui ai ouvertement demandé si elle pensait que j’avais le profil pour entraîner une championne sur le circuit féminin. Elle m’a répondu qu’elle n’avait aucun doute. J’aime écouter le point de vue de sages avant de prendre de grandes décisions. J’espère d’ailleurs prochainement rencontrer aussi Justine Henin. Je suis sûr que son regard sur le jeu sera très intéressant."
Quel sera votre staff ?
"J’ai gardé tout l’ancien staff de Simona, qui me semble très compétent et professionnel, à l’image de Virginia Ruzici, sa manager. Mes relations sont excellentes avec tout le groupe. Ce sera à moi de m’adapter."
Quels sont vos objectifs ?
"Halep fait partie des meilleures joueuses du monde. Elle a terminé deux fois l’année à la première place du ranking mondial, elle a déjà gagné un Grand Chelem. C’est une battante, redoutable sur terre battue. Elle a un peu le style de jeu d’un garçon. Je crois qu’elle peut encore étoffer son registre offensif pour être encore plus performante sur les surfaces rapides."
Quel genre de fille est-ce ?
"C’est une Méditerranéenne ! Elle a donc un caractère très fort. Mais c’est une fille très sympa, ouverte au dialogue, un peu soupe au lait. Le courant passe très bien. C’était d’ailleurs indispensable. Pour moi, les relations humaines sont essentielles, y compris dans le sport de haut niveau."
Comment définiriez-vous votre collaboration ?
"C’est un nouveau voyage que je veux vivre intensément, avec humilité et passion. Je crois que, pour David et moi, c’était le bon moment de tourner une page pour en commencer une autre. Il y avait un danger latent d’usure. On ne voulait pas faire l’année de trop. On a décidé ensemble de se séparer, sans la moindre tension et dans un total respect. Je considère David comme un ami. Je lui souhaite évidemment le meilleur et je suis sûr qu’il a ses plus belles années devant lui."