Sortie par la petite porte, Osaka n’a pas assumé
La n°1 mondiale est sortie par la petite porte d’un tournoi dans lequel elle n’est jamais vraiment rentrée.
- Publié le 01-06-2019 à 00h30
- Mis à jour le 02-06-2019 à 08h12
La n°1 mondiale est sortie par la petite porte d’un tournoi dans lequel elle n’est jamais vraiment rentrée. "Cette défaite est probablement la meilleure chose qui pouvait m’arriver, parce que je pensais trop à ce Grand Chelem calendaire. J’ai toujours voulu le réaliser mais je dois réaliser que si c’était si facile que ça à faire, tout le monde y parviendrait."
Naomi Osaka, n°1 mondiale, est donc passé à travers son Roland-Garros parce qu’avec un Majeur en poche cette saison et deux en carrière elle se voyait déjà faire le Grand Chelem cette année. L’ambition, c’est génial jusqu’au moment où ça décroche vos pieds de la terre ferme.
La n°1 mondiale, pour avoir mis la charrue de la charrue avec tous les boeufs a donc pris une énorme claque sur le court Suzanne Lenglen, balayée par la Tchèque Katerina Siniakova (6-4, 6-2). Balayée sans la manière, en voulant absolument expédier un coup gagnant après deux frappes au lieu de construire les points. Résultat ? 38 fautes directes en deux sets, des occasions saccagées en pagaille et une sortie de piste qui aurait pourtant dû être évitée.
Alors que cette saison elle avait compris comment utiliser sa puissance sur ocre, elle a vu tous ses démons revenir dès le pied posé Porte d’Auteuil. Elle a certes su éviter le désastre au premier puis au deuxième tour mais n’en a finalement rien appris puisqu’elle a continué à jouer un tennis ultra agressif de surface rapide voué à l’échec tant son stress était grand. Ces deux échappées belles auraient dû lui remettre la tête à l’endroit et la pousser vers le titre, mais elles n’ont finalement fait que pomper son énergie mentale.
"J’ai été tendue depuis le premier point de ce tournoi et c’est nouveau pour moi. Je n’aime pas dire que cette défaite me déprime mais c’est quand même le cas. J’ai eu cette migraine en plus qui ne m’a pas lâchée et qui est sans doute le fait de ma nervosité, mais j’aurais quand même dû m’en sortir."
Naomi Osaka est bien trop forte et intelligente pour ne pas se rendre compte de l’énorme opportunité manquée ici, pour ne pas déjà comprendre qu’elle a tout fait à l’envers. Quand on lui demande ce que Siniakova a bien fait pendant ce match, elle répond juste : "Ramener les balles".
Et le pire pour elle c’est qu’elle a raison. Voilà l’étendue du désastre de son jeu du jour : avoir perdu toute seule. On verra dans les semaines et mois qui viennent si cette désillusion a été un mal pour un bien, mais en attendant son équipe et elles ont une bonne remise en question à faire.