Sharapova, toutes griffes dehors
La Russe s’est qualifiée pour les huitièmes en laissant une très forte impression. Décryptage.
- Publié le 18-01-2019 à 10h51
- Mis à jour le 18-01-2019 à 11h03
La Russe s’est qualifiée pour les huitièmes en laissant une très forte impression. Décryptage.
Maria Sharapova a l’œil du tigre, et vendredi c’est Caroline Wozniacki qui en a fait les frais au troisième tour (6-4, 4-6, 6-3) de cet Open d’Australie.
Au terme d’un match qui, à la vue du niveau de jeu produit, aurait pu être assimilé à une demi-finale ou une finale, elle a fait sérieusement grimper sa cote parmi les outsiders pour le titre. Elle a répondu présente au défi physique présenté par la défense et la régularité de la Danoise et afficher une constance remarquable dans l’agression. Avec 37 coups gagnants au compteur, contre 10 pour Wozniacki, c’est l’attaque qui a gagné. Un autre signe qui ne trompe pas sur l’état de forme de la championne de l’Open d’Australie 2008, c’est la qualité de sa couverture de terrain. Quand Sharapova défend, c’est qu’elle est dans une grande forme. Vendredi, elle a ainsi remporté 17 des 23 échanges dépassant les neufs coups face à la tenante du titre.
“C’est une super victoire, je suis vraiment très contente de ma performance”, a-t-elle confié. “J’avais hâte de jouer ce match, de relever le défi physique et franchement j’ai très bien tenu dans ces longs échanges qu’elle avait l’habitude de gagner il y a des années. Je l’ai mise sous pression dès le début même si j’étais menée 4-1. Je n’ai pas joué beaucoup de ces grands matches dernièrement, alors c’est une grande victoire pour moi qui va me faire avancer.” La grande Maria s’est aussi rassuré sur l’état de cette épaule droite qui demande désormais des soins quotidiens afin de gérer la douleur chronique du mieux possible. Elle a parfaitement servi et a frappé son coup droit comme à la parade.
Il lui faudra toutes ces bonnes dispositions pour avoir une chance de passer le prochain obstacle : Ashleigh Barty. L’Australienne a une telle main et un jeu si complet que si Sharapova ne se met pas en mode rouleau compresseur, elle risque de se faire prendre dans la toile. Mais l’Australienne, finaliste à Sydney après avoir joué la Hopman Cup, a beaucoup joué déjà en ce début de saison, peut-être trop même vu qu’elle dispute également le double en parallèle. Dans tous les cas, l’attitude de Sharapova sur le court et devant la presse ne laisse absolument aucun doute sur son état d’esprit: la quintuple championne de Grand Chelem en a soupé de ne pas gagner de grands titres depuis son retour. Elle est prête à ce que sa disette prenne fin à Melbourne. Et alors que depuis sa fin de saison précoce l’an dernier, le circuit se demande si la star ne va pas décider de ranger la raquette, Sharapova continue de se battre la rage au ventre. Le dernier acte de sa carrière ne tourne plus qu’autour de ce titre du Grand Chelem qu’elle veut gagner pour le montrer à tous ses détracteurs.