Sabine Appelmans : "Je suis prête à être coach sur le circuit WTA"
À 46 ans, l’Erembodegemoise veut allonger la liste des coaches belges à succès sur le circuit pro
- Publié le 05-09-2018 à 13h17
- Mis à jour le 05-09-2018 à 13h18
À 46 ans, l’Erembodegemoise veut allonger la liste des coaches belges à succès sur le circuit pro Depuis 2001, Sabine Appelmans sévit sur le circuit WTA avec sa voix et son sens aiguisé de l’analyse. Consultante sur Sporza et Eurosport, l’ancienne 16 e joueuse mondiale en 1997 avait été le point de départ d’un âge d’or pour le tennis belge avant les éclosions de Dominique Monami et surtout de Justine Henin et Kim Clijsters.
L’Alostoise de 46 ans n’a jamais été une grande fan de l’US Open qu’elle n’a disputé qu’à deux reprises.
"Il faut le vivre de l’intérieur pour mesurer l’impact de tout ce vacarme", souligne-t-elle. "Le bruit des avions est terrible. En plus, les night sessions obligent les joueurs à veiller très tard. Moi, je préférais l’Open d’Australie." Elle a d’ailleurs choisi de disputer son dernier match à Melbourne.
Lorsqu’elle a quitté le terrain, elle a laissé passer la première vague d’émotions dans le vestiaire avant de démarrer le premier jour de sa nouvelle vie. "J’étais certaine de ne jamais faire machine arrière. Certaines joueuses effectuent un come-back. Pour moi, ce n’était pas une option."
Sa reconversion s’est opérée en douceur. Durant quelques années, elle n’a plus touché sa raquette, mais elle n’a jamais éprouvé le moindre dégoût pour un sport qui lui a apporté tant d’émotions positives. Tout s’est passé si vite. En janvier, elle déposait son arme favorite. En mai, elle se cachait derrière le micro de Sporza avec un premier tournoi d’anthologie.
"J’ai commenté le tournoi de Roland-Garros en 2001 avec la demi-finale entre Kim et Justine. Pour une première expérience, j’étais plongée dans le grand bain."
Au fil des ans, elle a appris à relativiser les enjeux sportifs. Protégée dans une bulle à l’instar de Justine Henin ou David Goffin, elle ne vit pas de regrets. "Après ma carrière, j’ai réalisé l’étendue de tout ce que j’avais accompli. Parfois, je me dis que j’aurais dû en profiter plus. Mais, si je m’étais éparpillée, je n’aurais pas livré une telle carrière."
En 18 ans d’antenne, elle a fait vivre toute la carrière de Justine et de Kim. Elle a également assisté aux naissances de Goffin, Flipkens, Wickmayer, Van Uytvanck,…
"Quelle situation exceptionnelle pour un si petit pays", s’exclame-t-elle avec un sourire très large. "Le système mis en place par les fédérations a fait ses preuves. Il est performant. Nous avons des jeunes qui sont prêts à bosser et des entraîneurs qui ont assez de compétences pour les encadrer."
Si elle travaille comme coach d’entreprise, elle n’a jamais tourné la page du tennis. Sur le tournoi d’Anvers, Sabine Appelmans assume le rôle d’ambassadrice. Elle organise aussi des stages au Portugal avec Dick Norman. Elle ne rate pas une occasion de disputer une exhibition ou un tournoi pour une bonne cause. La semaine passée, elle était au Bercuit pour disputer le Volvo Celibrity Trophy organisé par Michel Bouhoulle.
Son credo se résume en cinq mots : bouger pour se sentir bien. "J’ai une belle vie à tous les niveaux. En plus, j’ai deux adorables enfants de 14 et 17 ans."
Ils ont évidemment une aptitude à frapper la balle même si leur balle est plus grande.
"Mon aîné joue dans un club de football à Wilrijk avec un statut Topsport."
Maintenant que ses enfants sont autonomes, elle envisage très sérieusement de repartir à la conquête du circuit dans le rôle… d’entraîneur. À 46 ans, l’ancienne capitaine de Fed Cup n’a jamais coaché une joueuse, mais elle se sent prête. "J’ai envie de renouer avec le circuit de l’intérieur. Ma famille me permet de voyager. Non seulement je dispose d’une expérience comme ancienne joueuse du Top 20 mondial, mais j’ai également plus de 15 ans d’expérience en coaching. J’ai gardé un regard sur le circuit en tant que consultante."
Elle est autant une scientifique du jeu qu’une gestionnaire des émotions liées à des matches officiels. Elle verrait bien son nom allonger la liste des coaches belges à succès comme Wim Fissette, Philippe Dehaes, Simon Goffin… "Pour le moment, je n’ai pas encore été sollicitée, mais je suis prête à relever ce défi. J’en ai envie."
Elle déplore l’absence de 2-3 joueuses capables d’enchaîner de grands titres
En voyant les têtes de série tomber les unes après les autres lors des levées du Grand Chelem, Sabine Appelmans ne cache pas sa déception. La WTA se meure à cause d’un manque de joueuses charismatiques.
"Si vous vous promenez dans la rue, demandez aux gens qui sont Halep, Pliskova ou Kerber. Personne ne vous répondra. Heureusement, Serena Williams est toujours présente. Le circuit a besoin de joueuses qui enchaînent plusieurs grands résultats et de grands duels au sommet. Le Top 4 à l’ATP cartonne car la rivalité est maximale entre les Federer, Nadal et Djokovic."
Elle se souvient d’un temps où le circuit féminin avait plus de crédit à ses yeux. "Il ne faut pas remonter très loin. Les Williams, Henin, Clijsters, Mauresmo, Sharapova, toutes ces filles ont joué longtemps pour la première place mondiale. Aujourd’hui, il faudrait 2 ou 3 filles qui dominent le circuit toute l’année."
Le constat est d’autant plus cruel que l’ATP vit un âge remarquable. "Les années sont passionnantes. Quelques joueurs dominent et une dizaine d’autres dont Goffin sont capables de sortir de très grandes performances. L’ATP dispose même de jeunes comme Khachanov, Medvedev, Tsitsipas qui sont capables de prendre le pouvoir un jour. La création de la Nextgen a été bénéfique pour ces gars qui ont crevé l’écran avec quelques années d’avance. Si Svitolina avait bénéficié d’une Nextgen , elle aurait percé 3 ou 4 ans plus tôt, ce qui aurait été bénéfique pour son charisme."