Roland-Garros: Osaka, n°1 mais pas favorite
La Japonaise a encore des choses à prouver sur terre battue, se remet d’une blessure et n’a pas hérité d’un tableau facile.
- Publié le 26-05-2019 à 14h22
La Japonaise a encore des choses à prouver sur terre battue, se remet d’une blessure et n’a pas hérité d’un tableau facile.
Naomi Osaka est la nouvelle star incontestée et incontestable du circuit féminin, mais à Roland-Garros elle est encore une débutante. À 21 ans et en trois participations, la Japonaise a perdu deux fois au troisième tour (2016, 2018) et une fois d’entrée (2017). Son jeu construit pour les surfaces rapides a du mal à accepter la patience de l’ocre, et sa qualité de déplacement y souffre également. Mais le jeu de la n°1 mondiale est naturellement complet et il n’y a aucune raison qu’elle ne puisse pas, comme une Jennifer Capriati, faire triompher sa puissance et sa vitesse de jeu à Paris.
Cette saison on a ainsi noté de vrais progrès sur la surface, dans le jeu mais surtout dans l’état d’esprit. Sur le court, elle a accepté de construire des points plus longs, de ne pas chercher le coup qui tue à la seconde frappe, et a aussi appris à jouer avec les angles et le lift. Elle n’est pas Pete Sampras : elle a vraiment envie de bien jouer à Roland-Garros.
"Je suis persuadée que je dois être une joueuse tout-terrain, que je peux y arriver. J’ai eu du mal à trouver mon chemin sur terre battue ces dernières années mais je pense que là j’y suis presque. J’ai bien joué cette année."
Et elle dit vrai : demi-finaliste à Stuttgart, en quarts à Madrid et Rome, elle a trouvé pas mal de clés et se rapproche du jackpot. "J’ai hâte de voir comment je vais m’en sortir ici", lançait-elle à la presse vendredi. Et quand on voit qu’elle pourrait affronter Jelena Ostapenko ou Victoria Azarenka au deuxième tour, on a aussi hâte de voir ça !
Blessée à la main droite à Rome, Osaka n’arrive peut-être pas non plus tout à fait rassurée à Paris. Elle sait combien cette quinzaine est exigeante physiquement et combien un petit grain dans la machine peut ruiner les ambitions.
"Ma main va de mieux en mieux, donc j’espère que je serai à 100% pour mon premier tour. J’ai pu m’entraîner ces deux derniers jours, ce qui est bon signe."
Osaka, titrée à l’US Open 2018 et à l’Open d’Australie cette année, a l’ambition de tout gagner. Une ambition saine qu’elle assume totalement malgré sa timidité naturelle. "J’ai toujours pensé que j’allais gagner un Majeur et être n°1 mondiale pour mes 18 ans et quand ce n’est pas arrivé j’étais déprimée ! Là je n’ai que 21 ans mais je me sens quand même vieille (rire). Mon rêve, là, tout de suite, c’est de gagner Roland-Garros. Et Wimbledon ensuite. Et ce serait vraiment chouette de gagner les quatre Majeurs dans la même année !"
Celle qui est en passe de devenir l’athlète féminine la plus riche de la planète a bien l’intention de devenir la prochaine Serena Williams, voire de l’éclipser, et cela passe donc par la Porte d’Auteuil.