Roland-Garros: Barty, la victoire de l’ovni !
Dans une finale à sens unique, l’Australienne est entrée dans l’histoire d’un sport qu’elle a quitté il y a trois ans.
- Publié le 09-06-2019 à 09h39
- Mis à jour le 09-06-2019 à 09h40
Dans une finale à sens unique, l’Australienne est entrée dans l’histoire d’un sport qu’elle a quitté il y a trois ans. Le seul bémol à la victoire d’Ashleigh Barty en finale de Roland-Garros vient du fait qu’elle est arrivée au terme d’un match à sens unique sans grand intérêt (6-1, 6-3) si ce n’est celui d’admirer une fois encore la main en or de l’Australienne. Elle a tous les coups du tennis, une technique parfaite, un sens du jeu rare : elle prouve encore que les petits gabarits ont leur chance à ce niveau. Marketa Vondrousova, qui n’aurait jamais joué cette finale si les nerfs de Johanna Konta ne lui avait pas offert la demi-finale, a, elle, coulé à pic pour sa première grande finale.
À force de ne rien faire d’autre que défendre et sortir des amorties, elle s’est retrouvée sans aucune solution en finale face à une joueuse capable de créer beaucoup de jeu. La Tchèque de 19 ans, qui n’avait encore pas joué un match sur le Chatrier, n’a malheureusement pas été à la hauteur de l’événement.
Barty, elle, s’est servi de la quasi sortie de route des demi-finales pour tenir ses nerfs d’entrée cette fois. Face à une joueuse pas suffisamment puissante pour la bousculer, l’Australienne a déroulé son tennis de grande classe en tenant ses émotions en place jusqu’à la balle de match. Et dire qu’il y a trois ans pour son retour elle était 623e mondiale après avoir passé son temps à jouer au cricket ! À 23 ans, Barty a enfin assumé les projecteurs ainsi que son talent, alors il est loin le temps où en pleine dépression elle avait décidé de quitter le circuit. Il reste incroyable de la voir remporter Roland-Garros, alors qu’on aurait juré qu’elle aurait sa meilleure chance à Wimbledon. Mais comment pouvait-elle rater une opportunité pareille dans un tableau déserté ? Impossible. Lundi, elle sera n°2 mondiale, plus haut classement d’une Australienne depuis Evonne Goolagong Cawley en 1976.
Samedi, en s’imposant comme une patronne malgré toute la pression de la favorite, Barty a aussi écrit une sacrée page du tennis australien. Elle est en effet la première gagnante australienne de Roland-Garros depuis Margaret Court en 1973 et la première en Grand Chelem depuis Sam Stosur à l’US Open en 2011. Voilà surtout ce dont il faudra se rappeler de cette finale féminine : l’avènement d’une joueuse d’un talent rare évident depuis qu’à 15 ans elle disputait la finale de Wimbledon junior, l’avènement d’une jeune femme normale, que tout le circuit adore, dans un monde de stars ultra-compétitives.
Alors que la saison sur gazon arrive, Barty va se retrouver sur sa meilleure surface au moment de jouer la place de n°1 mondiale ! Une situation hallucinante rendue possible par un tennis féminin où quand les quelques patronnes n’assument pas, tout est possible. Si ce succès parisien est bien géré, Barty a des chances de continuer à se faire un grand nom dans ce sport.