Rencontre avec des supporters belges à Roland-Garros: "Comme une Coupe du monde de foot"
Dans les allées parisiennes, nous avons rencontré une famille belge habituée à venir à Roland-Garros.
- Publié le 02-06-2019 à 08h07
- Mis à jour le 02-06-2019 à 13h23
Dans les allées parisiennes, nous avons rencontré une famille belge habituée à venir à Roland-Garros. Passionnés de tennis
Dimanche 26 mai, 10 heures. Deux quinquagénaires sont assis près du court Simonne Mathieu. Eric et Fernand sont accompagnés de leurs enfants respectifs Loïs et Céline qui vont les rejoindre dans quelques minutes.
Le jeune homme et la jeune femme d’une vingtaine d’années sont en couple. Depuis maintenant trois ans Roland Garros est l’occasion de passer une belle journée avec leur père et leur beau-père.
Fernand vient avant tout car il est amoureux de tennis. "J’adore ce sport mais je n’ai pas eu la chance d’en faire en club", regrette Fernand , panama beige sur la tête . "C’était trop cher."
Il partage sa passion avec sa fille, Céline.
"Je regarde Roland depuis toute petite avec mon papa", avoue la jeune femme aux longs cheveux acajou.
Pour Loïs, vêtu spécialement d’une veste élégante de costume, il s’agit avant tout de "participer à un grand événement".
Son père, Eric, habillé de façon plus détendu, avance la même raison. "Roland est un grand rendez-vous. Ça nous donne la motivation de nous déplacer. C’est comme si on allait voir un match ou deux de Coupe du monde de football."
100€ la journée
Avant de s’asseoir tranquillement autour du court Simonne Mathieu, nos quatre supporters qui vivent près de La Louvière, ont dû anticiper leurs dépenses.
Pour chaque édition, ils ont un budget bien précis.
"Au niveau des places, on fait attention à ne pas dépasser les 70-80 € par personne", explique Eric. "Donc on ne va jamais au Chatrier où les places atteignent les 120€ !"
Les prix, c’est aussi une histoire de calendrier. Plus les tours avancent, plus ils sont élevés. Il faut donc faire avec les contraintes de chacun.
"Cette année, mon fils et ma belle-fille travaillent en semaine et moi le samedi", illustre Eric. "On est donc venu le dimanche. Et on choisit toujours le premier car c’est moins cher."
Pour tenir toute la journée, la famille apporte boissons et sandwichs mais s’autorise quelques petits plaisirs sur place.
Résultat : chacun s’en sort pour 100 € maximum la journée. Un montant "raisonnable" pour ces accros de la terre battue parisienne.
"On tombe toujours sur Goffin"
Si le rendez-vous est devenu incontournable pour Eric, Fernand, Loïs et Céline, c’est surtout parce qu’ils passent un bon moment ensemble. Et pour profiter du plus beau spectacle, ils ont une technique bien rodée.
"À chaque fois qu’on vient, on choisit systématiquement l’équivalent du court n°1", révèlent les deux papas. "C’est plus accessible au niveau des prix et on a des bons matchs."
Stratégie payante pour les Belges qui tombent toujours sur le bon joueur : David Goffin !
"C’est une bonne surprise parce qu’on ne connaît pas à l’avance le programme lorsqu’on choisit nos places", rappelle Eric.
En 2019, l’équivalent du court n°1, c’est le Simonne Mathieu, tout nouveau terrain justement inauguré ce dimanche 26 mai.
"C’est un chouette court, reconnaît Loïs. C’est bien qu’il soit autour d’une serre, c’est un autre paysage."
Le jeune homme et sa famille se seront régalés toute la journée et auront eu droit à un beau dessert avec leur chouchou, David Goffin qui jouait le dernier sur ce court.
"Moi, je suis d’abord Belge"
Louis et Anthony ont dépensé chacun 500 euros pour passer 4 jours à Roland.
Le noir-jaune-rouge a toujours la cote à la Porte d’Auteuil. Les Belges représentent 3 % de la population sur le site de Roland Garros. Parmi ceux-ci, nous avons croisé deux Hennuyers qui ont l’art du placement en tribune. Que ce soit sur un entraînement ou un match, ils sont souvent dans l’œil des caméras, juste derrière les joueuses. Avec leurs maillots distinctifs, on ne peut pas louper Anthony (28 ans) et Louis (24 ans).
Dès que les Belges se produisent près du pays, ce couple n’hésite pas à poser des jours de congé pour encourager leurs compatriotes. "J’ai un faible pour Elise Mertens", commence Louis. "J’aime son style de jeu. Elle est l’une des meilleures du circuit."
Depuis 4 ans, ils ont pris leurs habitudes à Paris. "Le tennis est notre passion. Nous sommes là avant tout pour les Belges. Ils ont besoin de nos encouragements. Moi, je suis d’abord belge. Si l’occasion se présente, nous irons voir Nadal, Wawrinka et d’autres."
Leur périple de 4 jours ne s’improvise pas. "Nous avons pris des places pour le Lenglen, le Chatrier et les courts annexes. Nous devons faire attention à nos dépenses."
Ainsi, ils viennent en voiture et logent dans un hôtel correct sans plus. "Nous cherchons au moins cher."
Quand Louis estime à 3 000 euros le séjour de 4 jours pour 3 personnes, Anthony rectifie.
"Mais non ! Pas tout ça. Toutes les places ont coûté 800 euros. Il faut rajouter 250 euros d’hôtel, la nourriture, le trajet en voiture et l’un ou l’autre souvenir. On reste sous les 1 500 euros pour nous trois."
Qu’importe les sommes dépensées ! Quand ils croisent le regard d’Elise Mertens, ils oublient tout.
"Elle nous reconnaît ! Elle est si accessible."