Quelles sont les leçons à tirer de Wimbledon?
Les anciens dictent leur loi sur le gazon.
- Publié le 16-07-2018 à 20h05
- Mis à jour le 17-07-2018 à 08h16
Les anciens dictent leur loi sur le gazon.
Éclipsé médiatiquement par la Coupe du Monde de football, le Grand Chelem londonien a été celui des retours improbables avec les victoires de Novak Djokovic chez les hommes et d’Angelique Kerber chez les femmes.
Mais le tournoi du All England Club a également laissé d’autres enseignements. Retour sur une quinzaine à surprises.
La renaissance: Djokovic s’est inspiré de Federer et Nadal
Quel retour ! En plein burn out voici quelques mois encore, on le pensait plus proche de la retraite que de la renaissance. Mais, en champion orgueilleux, Novak Djokovic, 31 ans a trouvé les ressources mentales et physiques pour retrouver son meilleur niveau. En repartant de zéro. En exorcisant tous ses démons personnels. En s’entraînant comme un forçat. Sa victoire dans ce Wimbledon 2018 - la quatrième de sa carrière sur le gazon londonien - n’en est que plus belle. Et elle a sans doute été inspirée par les exploits récents de Roger Federer et Rafael Nadal, eux aussi revenus du diable vauvert. C’est une évidence : les grands champions ont un ADN différent. Ils savent repousser leurs propres limites. Voilà donc les trois ténors à nouveau réunis sur le toit du monde. Cette année, Federer a remporté l’Open d’Australie, Nadal s’est imposé à Roland-Garros et Djokovic a gagné à Wimbledon. On attend avec impatience la belle à l’US Open…
Relève: Désolé, il n’y pas de jeunes au numéro que vous avez composé !
Voilà plusieurs années que les spécialistes du tennis mondial prédisent la montée en puissance sur le circuit ATP de la nouvelle vague. Et, chaque fois, c’est la même désillusion. Ce Wimbledon en a encore été la preuve. Les quatre demi-finalistes (Djokovic, Anderson, Nadal et Isner) avaient dépassé le cap de la trentaine. Et, une fois encore, Alexander Zverev, Grigor Dimitrov, Nick Kyrgios ou Denis Shapovalov n’ont pas répondu aux attentes, un peu comme s’ils ne parvenaient pas à franchir le palier. Cela devient inquiétant car à force de patienter, ils prennent de la bouteille. Dimitrov, décrit comme le Baby Federer, a notamment déjà 27 ans…
Revers: Rodgeur en attente
Faut-il être inquiet pour Roger Federer ? À force de le voir collectionner les succès, on le pensait immortel. Il n’en est malheureusement rien. Le champion suisse fêtera, le 8 août prochain, son 38e anniversaire. C’est un âge respectable pour un sportif de haut niveau. Son élimination surprenante en quart de finale de ce Wimbledon face au Sud-Africain Kevin Anderson annonce-t-elle, du coup, une baisse de régime, voire la fin de sa carrière ? Il est trop tôt pour en parler. Le géant de Johannesbourg a signé un match parfait et a bénéficié, en outre, d’une grande dose de réussite. On verra, lors du prochain US Open, si ce revers a eu des conséquences psychologiques sur le meilleur joueur de l’histoire. On prie, en tout cas, pour que ce dernier ne fasse pas le combat de trop.
Femmes: Maman Serena a toujours faim
Serena Williams rêvait de remporter son 24e tournoi du Grand Chelem dix mois après avoir donné naissance au petit Alexi Olympia. La championne américaine est passée tout près de l’exploit mais est finalement tombée en finale face à l’Allemande Angelique Kerber, une autre revenante. Chacun connaît le talent et les capacités physiques et mentales de la joueuse américaine âgée désormais de 36 ans. Mais, pour l’intérêt général, il serait temps que le circuit féminin accouche de championnes un peu plus jeunes. Comme chez les garçons, la relève tarde à monter au filet et à prendre ses responsabilités. Il y a ici ou là quelques smashes gagnants, signés Garbine Muguruza ou Jelena Ostapenko par exemple, mais, à l’arrivée, ce sont plutôt les anciennes qui dictent toujours leur loi.
Déception: Qu’arrive-t-il à David Goffin ?
David Goffin est sorti du Top 10 mondial ce lundi matin. Dans l’absolu, rien de grave. Son élimination précoce à Wimbledon (trois sets face à l’Australien Matthew Hebden) est, en revanche, plus préoccupante. D’autant qu’elle est survenue après une saison sur terre battue mi-figue mi-raisin. Fatigue physique ? Usure mentale ? Manque de confiance ? Il est évident que les soucis physiques rencontrés depuis un peu plus d’un an (entorse à la cheville, souci au genou, problème à l’œil) ne l’ont pas aidé à sortir son meilleur tennis. Il reste à présent à David à se reprendre. Il en a clairement les moyens. L’an passé, il avait signé une superbe seconde moitié de saison avec une finale au Masters de Londres pour point d’orgue. La prochaine tournée américaine en dira davantage sur la forme exacte du numéro un belge.