Open d'Australie: Comment Mertens a géré ce premier moment de vérité
La Belge a eu du mal avec ses nerfs dans le deuxième set mais a parfaitement réagi.
- Publié le 15-01-2019 à 06h41
- Mis à jour le 15-01-2019 à 09h22
La Belge a eu du mal avec ses nerfs dans le deuxième set mais a parfaitement réagi.
On ne peut pas défendre les points d’une demi-finale sans que ça travaille le cerveau. On ne peut pas non plus gérer un changement de statut, de coach et de raquette en un claquement de doigt. Elise Mertens l’a découvert en grandeur nature mardi sur le court 7 de cet Open d’Australie 2019. “Quand je suis menée dans le deuxième set, c’est qu’il y a trop d’émotion, alors je me suis dit ‘stop, pas d’émotion’, je me suis dit de rester dans ma bulle, de vraiment lâcher mes coups.” Pas de déni chez la 12e mondiale et c’est sain. Mertens a les pieds sur terre et n’est pas quelqu’un qui va soudain déconnecter des réalités : c’est d’ailleurs parce qu’elle a admis en cours de match que sa tête lui jouait des tours qu’elle a réussi à s’en sortir face à Anna Karolina Schmiedlova (6-2, 7-5), sauvant deux balles de set à 4-5. “L’expérience m’a aidé même si j’avais du stress. J’ai réussi à bien retourner la situation. Peut-être que ça ira mieux désormais parce que ça y est je suis lancée dans le tournoi. Je me sens en confiance, mais pendant les matches c’est toujours différent. Mais quand quelque chose ne va pas, je trouve des solutions donc c’est aussi un bon signe.”
La Slovaque et son jeu solide en cadence ont servi d’excellent test. Pendant la première manche, elle fut ainsi la parfaite victime pour Mertens, lui permettant d’entrer dans le terrain, de dicter le jeu en s’appuyant sur la vitesse de la balle. “Le début du match était bon, j’étais agressive, je jouis bien à l’intérieur du terrain.” On a aussi aperçu l’application de certains chantiers de cet hiver avec une position bien plus agressive au retour de deuxième service et une deuxième balle qui a gagné en volume. Et finalement, elle a beaucoup appris dans la gestion de ce stress qui vient avec la hausse des attentes. “C’était un match difficile, elle a bien joué aussi, n’a pas commis beaucoup de fautes. J’ai bien mieux joué à partir de 2-5. Ce n’est pas un stress nouveau mais c’était là sur ce match ça c’est sûr. Quand mon coup droit n’était pas là dans le deuxième set je me suis de frapper à fond, que si c’était faute, tant pis mais il fallait frapper. Mentalement c’était une barrière à passer, aussi pour le futur.”
Ce qui l’aidera peut-être aussi à aborder ce très haut niveau, c’est de jouer le double avec Aryna Sabalenka qu’on annonce déjà comme la prochaine numéro 1 mondiale. Son jeu ultra agressif, sa qualité mentale sous pression : voilà un joli train à suivre. “Oui, bien sûr je peux m’inspirer d’elle : de sa qualité de frappe, de son mental, et c’est une joueuse qui va monter au classement. Je la connais, elle est très gentille. Je lui ai demandé de jouer le double car je n’allais jouer que de temps en temps et pour Demi Schuurs c’était mieux de trouver une partenaire sur l’année.” Elise Mertens a très bien préparé son coup pour 2019, avec une lucidité qui devrait payer.