Murray-Wawrinka: les deux géants tiennent leur rang dans la douleur
Suite à la désillusion de Goffin, le public anversois rêve d’une finale entre Wawrinka et Murray.
- Publié le 19-10-2019 à 08h32
- Mis à jour le 19-10-2019 à 11h08
Suite à la désillusion de Goffin, le public anversois rêve d’une finale entre Wawrinka et Murray. Avec la chute précipitée de David Goffin, son champion local tout désigné, dès son entrée en lice (contre Ugo Humbert 6-3, 6-1), l’European Open s’est réveillé avec une méchante gueule de bois. Heureusement, d’autres cadors ont, eux, assumé leur statut de favori et réveillé les fans hébétés : Stan Wawrinka et Andy Murray ont composté leur billet pour le dernier carré. Mais que ce fut compliqué.
Les deux hommes ont dû s’employer face à Marius Copile (pour Murray) et Gilles Simon (pour Wawrinka) au terme de combats aux allures de thriller.
Après avoir tous deux gâché une balle de match dans le tie-break du deuxième set, ils ont dû s’arracher pour s’en sortir dans l’ultime manche. Ils ont finalement réussi à assurer le principal : accéder aux demies. "Ouf !", ont, sans doute, soufflé les organisateurs. Encore un peu, Anvers se transformait en cimetière affichant complet pour les favoris après Monfils, tombé d’entrée, imité rapidement par Gasquet, Schwartzman, Tsonga et bien sûr notre David Goffin national.
Rappelons qu’à eux deux, Andy et Stan ne compilent pas moins de six Grands Chelems (1 Open d’Australie, 1 Roland -Garros, 2 Wimbledon et 2 US Open). À l’époque des extraterrestres (Federer, Nadal et Djokovic : 55 Majeurs réunis), réunir pareil palmarès sur un ATP250, d’autant plus en Belgique, tient du miracle. Le public ne s’y est pas trompé, venu en masse, pour applaudir ces deux compétiteurs d’exception. Et il a eu peur de voir l’Écossais chavirer. Contre le distributeur de missiles Marius Copil, Andy a failli manquer l’occasion de signer trois succès consécutifs dans un même tournoi depuis son come-back en simple. Redressant la barre à 4-4 dans le set décisif, Murray levait les bras au cœur d’une Lotto Arena qui laissait exploser sa joie (6-3, 6-7 (9), 6-4) "J’aurais dû être plus solide au moment de conclure", avouait-il. "Mais globalement, mon niveau prend la bonne direction et je me réjouis de retrouver le cop des demies en tournoi. Je dois absolument améliorer mon service si je veux aller plus loin. Physiquement, j’espère bien récupérer et que ce combat ne laissera pas trop de traces (NdlR : le match a duré 2 h 38)".
Peu importe que le rendez-vous anversois ne soit pas des plus prestigieux sur le Tour, les deux guerriers sont loin d’être blasés. "Si cela devait arriver, il faut envisager de changer de métier. Je suis à un stade de ma carrière où je veux surtout allier plaisir et envie", clamait Stan Wawrinka à l’issue de son succès étriqué contre Gilles Simon.
Le Suisse a, en effet, dû s’employer face au combatif Français avant d’émerger dans le troisième set (6-3, 6-7 (8), 6-2). Si Simon n’est pas le Mousquetaire le plus populaire aux côtés de Monfils, Tsonga ou Gasquet, il se révèle un adversaire toujours coriace à effacer. "Je m’attendais à un gros combat contre Gilles, surtout en conditions indoor. C’est toujours compliqué face à lui", analysait Stan The Man. "Je ne m’attendais pas à prester à ce niveau pour mon retour, c’était encore mieux que contre Lopez au 2e tour. Physiquement, touchons du bois, tout va bien jusqu’ici et mentalement j’ai réussi à rester très solide."
Il ne reste désormais plus qu’une marche à gravir à Murray et Wawrinka en vue d’une apothéose dont la planète tennis se pourlèche déjà les babines.