Masters 1000: les maîtres en plein dans les 1000

C’était il y a vingt ans. Un autre siècle. Une éternité. Le jeune Suisse Roger Federer, n°1 mondial… junior, dispute sa deuxième saison pro. En mars 1999, il n’a que 17 ans quand il joue son premier Masters 1000, appelé alors ATP Super 9. C’est à Miami que le 125e mondial (302e au ranking ATP début 1999, Federer a bondi grâce à ses quarts à Marseille et à Rotterdam) tape ses premières balles dans ce circuit, qui regroupe les 9 plus grands tournois du calendrier après les Grands Chelems. Un premier tour très disputé, mais perdu, face au Danois Kenneth Carlsen, alors 106e mondial, 7-5, 7-6 (4).

Federer quitte Key Biscayne frustré, Carlsen s’offre Ivaniševic au 2e tour avant de chuter face à l’Espagnol Clavet en huitièmes. Et c’est Richard Krajicek qui remporte le titre floridien cette année-là, son deuxième (après Stuttgart 1998) et dernier Masters 1000…

Après un nouvel échec au premier tour à Monte-Carlo (battu par l’Américain Vincent Spadea), le Suisse dispute quelques semaines plus tard son premier Grand Chelem, Roland Garros, avec la même insatisfaction, celle d’être éliminé d’entrée, par l’Australien Patrick Rafter…

Roger Federer attendra 2002 pour triompher dans un Masters 1000, rebaptisés à l’époque ATP Tennis Masters Series. Mais pas à Miami : en finale, Andre Agassi brise son rêve, en quatre sets (6-3, 6-3, 3-6, 6-4). C’est d’Hambourg que viendra la délivrance.

Le tournoi allemand, rétrogradé ATP 500 series en 2008, est déjà le 22e Masters 1000 du Suisse. Sur les courts en terre battue du stade de Rothenbaum,

Roger, alors 14e mondial, s’offre quelques spécialistes de l’ocre, dont Gustavo Kuerten en quarts, mais aussi Nicolas Lapentti, Bohdan Ulihrach, Adrian Voinea et Max Mirnyi en demies, pour prendre le meilleur sur Marat Safin en finale (6-1, 6-3, 6-4).

Ce 19 mai 2002 marque le début d’une nouvelle ère dans le tennis mondial. Le premier titre majeur de Federer en appellera bien d’autres encore. Plus en 2002, ni en 2003, mais trois en 2004, et quatre en 2005, dont un premier succès, enfin, à Miami. Face à un Espagnol aux dents longues, un certain Rafael Nadal, qui s’offrira ensuite quatre des sept M1000 restants de la saison…

Les deux hommes vont se partager les Masters 1000, comme des enfants un gâteau : en ne laissant que des miettes à leurs rivaux. Jusqu’en 2007…

Le Rogers Cup est la chasse gardée du duo : victorieux en 2004 et 2006, Federer, absent en 2005 lors du succès de… Nadal, veut ajouter un 3e sacre canadien à son armoire à trophées, chaque saison plus remplie. Mais ce 12 août 2007 à Montréal, le Suisse tombe sur un os serbe : Novak Djokovic, tombeur de Nadal en demi-finales. Tabernacle !

Le Djoker, déjà vainqueur quelques mois plus tôt à Miami après avoir écarté Nadal en quarts, s’invite à la table des as. Et le carré sera full l’année suivante, quand Andy Murray écarte Djokovic en finale à Cincinnati. Le Britannique rejoint le trio dans la légende des vainqueurs M1000…

Federer-Nadal-Djokovic-Murray, un quarté gagnant, dans l’ordre chronologique, dans le désordre historique. Le Big Four truste le top 5 des recordmen de victoires en Masters 1000, seul André Agassi et ses 17 trophées parvient à devancer Murray (14). Sur le podium, Nadal (33 titres) sent le souffle de Djokovic (32), même si le Serbe est tombé cette semaine à Indian Wells, tandis que Federer (27) semble résigner à ne pas détenir ce record-là.

Depuis le premier succès du Suisse, à Hambourg en 2002, 105 des 149 Masters 1000 disputés ont été remportés par le Big Four. Trop fort...