Les vertus du bad boy Nick Kyrgios
Dans l’univers aseptisé du tennis mondial moderne, où l’on entend souvent les mouches voler entre deux échanges, Nick Kyrgios joue volontiers les trublions et les kamikazes.
- Publié le 29-03-2019 à 17h23
Par miguel tasso
Dans l’univers aseptisé du tennis mondial moderne, où l’on entend souvent les mouches voler entre deux échanges, Nick Kyrgios joue volontiers les trublions et les kamikazes. Tantôt grossier et vulgaire, tantôt drôle et impertinent, le fantasque et incontrôlable joueur australien ne laisse personne indifférent.
Au gré de ses humeurs, il insulte les arbitres, sert à la cuillère, brise ses raquettes de rage ou quitte carrément le court sans raison apparente. Mais, en même temps, en véritable surdoué, il peut enchaîner les coups de génie et faire chavirer les coeurs. Les uns trouvent que les pitreries du bad boy participent au spectacle, un peu dans l’esprit des délires d’autrefois de Nastase, Tiriac ou McEnroe.
Les autres, au contraire, stigmatisent son manque de respect vis-à-vis du public, de ses adversaires, voire carrément du tennis. Perché sur sa planète, à l’image d’un autiste n’ayant pas toutes ses frites dans le même sachet, Kyrgios se moque du qu’en dira-t-on comme de sa première double faute. Il vit sa vie sans se poser de questions métaphysiques. Et qu’on le veuille ou non, il est devenu - malgré un palmarès bien maigrichon - l’un des joueurs les plus bankables du circuit.
Ce n’est pas un hasard si les organisateurs de tournois le programment généralement sur les grands courts en night session. Les uns viennent pour l’applaudir, les autres pour le critiquer. Qui sait ? Un jour : l’ATP payera même ses amendes pour services rendus.