Le titre de Kim Clijsters à l'US Open 2009: "Jamais imaginé ça dans mes rêves les plus fous"
L’US Open, qui n’a jamais beaucoup réussi aux Belges, a connu un âge d’or entre 2003 et 2010 avec comme moment le plus mémorable le titre de la jeune maman Kim Clijsters.
- Publié le 22-08-2018 à 10h13
L’US Open, qui n’a jamais beaucoup réussi aux Belges, a connu un âge d’or entre 2003 et 2010 avec comme moment le plus mémorable le titre de la jeune maman Kim Clijsters.
Entre 2003 et 2010, l’US Open a pris un petit accent belge. Dernière levée du Grand-Chelem, elle n’a, en revanche, jamais réussi aux joueurs belges. Du côté des filles, quelques beaux chapitres ont été écrits par trois joueuses : Kim Clijsters, Justine Henin et Yanina Wickmayer.
L’édition 2009 avait, d’ailleurs, été remarquable pour notre pays. Si la jeune Yanina Wickmayer avait crevé l’écran, elle avait été mise dans l’ombre par la toute-puissante Kim Clijsters. La Limbourgeoise avait non seulement réussi la performance de remporter son deuxième US Open, mais elle l’avait réalisé avec un statut rare, celui de maman.
Sa fille Jada, sagement assise sur les genoux de sa nounou, était montée sur le terrain pour soulever le trophée avec sa championne de maman. Le crépitement des objectifs de la nuée de photographes avait pris le relais du bruit des balles qui giclaient de la raquette de Kimmeke. À 26 ans, la Belge devenait la première maman à s’imposer dans un tournoi du Grand-Chelem depuis Evonne Cawley-Golagong, en 1980 à Wimbledon.
Son bonheur familial donnait une autre dimension à son deuxième titre du Grand-Chelem. À l’époque, elle avait confié toute sa joie de vivre ce moment magique.
"Je ne peux pas croire ce qui m’arrive. C’est juste irréel de gagner mon deuxième Grand-Chelem lors de mon troisième tournoi depuis mon retour", poursuit la Limbourgeoise qui n’avait joué, en 2009, que deux tournois. En effet, elle avait renoué avec le circuit le 10 août 2009 après presque 30 mois d’absence.
À Cincinnati, elle battait Bartoli, Schnyder et Kuznetsova, mais elle s’inclinait en quart de finale face à la n° 1 mondiale, Dinara Safina. Au Canada, elle coinçait en huitièmes de finale.
Non classée, Clijsters ne partait pas avec la faveur des pronostics. Pourtant, elle a plus que fait honneur à sa wild card en battant d’abord Kutuzova, Bartoli et Flipkens.
Ensuite, elle s’attaquait à la n° 3 mondiale Venus Williams en huitième de finale. Elle l’emportait 6-0, 0-6, 6-4. Elle enchaînait avec Na Li avant de défier, en demi-finale, Serena Williams, la n° 2. Cette demie explosive s’achevait dans le chaos. À 4-6, 5-6 15-30, Serena était sanctionnée d’une faute de pied par la juge de ligne. L’Américaine s’avançait alors à deux reprises vers la juge de ligne d’un air menaçant en l’invectivant.
La juge de ligne allait alors voir l’arbitre de chaise pour rendre compte de ce que la joueuse lui avait dit. Serena prenait un point de pénalité. À 15/40, ce point était la balle de match.
En finale, Kim Clijsters battait la jeune Caroline Wozniacki et devenait la première wild card à remporter un Major depuis Goran Ivanisevic à Wimbledon en 2001.
Elle était également la première joueuse non classée à remporter l’US Open qui n’avait été gagné que par des joueuses du Top 10. Elle était également la seule joueuse à avoir battu les sœurs Williams deux fois dans un même tournoi (Masters 2002 et US Open 2009).
Ce beau parcours avait été récompensé par un bond directement dans le Top 20 (19e). "Ce n’était pas planifié. Je voulais juste venir ici et disputer un Grand-Chelem pour être prête pour l’année prochaine. Je manque de mots. Je suis juste heureuse d’être revenue pour défendre mon titre de 2005. Tout cela est si excitant pour moi. Même dans mes rêves les plus fous, je ne pouvais pas imaginer ça."
Sam Versleegers, aussi, hallucinait en voyant la gestion de sa protégée. "Il y a sept mois, elle n’était pas capable de courir 30 minutes sans être essoufflée", précisait son préparateur physique. "Quand elle courrait à 10 km/h, son pouls montait à 160 pulsations/minute. Elle était en surpoids. On est vraiment parti de zéro…"
En 2010, elle reconduisait son titre. Depuis l’ouragan Clijsters, les Belges n’ont plus jamais brillé sur le ciment new-yorkais. Kim Clijsters et son mari Brian Lynch ont agrandi leur famille qui se compose de Jada, Jack Leon et Blake Richard.
L’an passé, à l’occasion de l’introduction de Kim au Hall of Fame, Jada et son frère Jack ont accompagné leur maman afin de revivre quelques grands moments de la carrière de la championne belge. Jack n’a pas manqué de s’écrier : "Hey, c’est Jada" en voyant sa grande sœur sur l’écran.
À l’exception de cette sortie en famille, Kim Clijsters tente surtout de préserver ses enfants de la pression médiatique qui pèse sur une famille pas comme les autres. "Ma famille, c’est ma priorité. Quand je suis revenue au jeu, j’ai aussi décidé d’être à la maison en famille. Le plus important, c’est que ma fille s’amuse en voyage et qu’elle mange bien. C’est ça, être mère !", martelait Kim Clijsters il y a 10 ans. Sa philosophie n’a pas changé d’un iota.
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Kim Clijsters le titre de 2009
Kim Clijsters avait à peine effectué son retour sur le circuit qu’elle vivait sa plus grande émotion sur un terrain. Après un parcours compliqué avec une demi-finale sous tension contre Serena Williams, Kim Clijsters a remporté un titre historique avec sa fille dans les bras. Elle l’ignorait encore, mais ce n’était pas son dernier à l’US Open.
Justine Henin le titre de 2003
En 2003, Henin venait de remporter son premier titre du Grand Chelem à Roland-Garros. Elle avait enchaîné par une demi-finale à Wimbledon avant de croquer la Grande Pomme. Elle a battu trois joueuses du Top 10 (Myskina, Capriati et Clijsters) avec une victoire d’anthologie au tie-break du set décisif en demi-finale contre Capriati. Henin offrait à la Belgique sa première victoire belge à l’US Open.
Yanina Wickmayer la demi-finale de 2009
L’Anversoise est une joueuse épatante qui a vécu le malheur de percer au moment où la Belgique profitait des derniers coups de raquette d’Henin et Clijsters. En 2009, Wickmayer n’avait pas encore soufflé ses vingt bougies qu’elle se hissait en demi-finale. Mais son exploit passe au second plan car, cette année-là, la jeune maman Clijsters prend toute la lumière en remportant le titre avec sa fille dans les bras. Comme elle était jeune, on s’attendait à la revoir souvent en demi-finale d’un Major. Elle n’est jamais revenue à ce niveau.