Le guerrier Goffin est véritablement de retour

À deux jeux de la défaite dans la manche décisive, David Goffin a retrouvé le mental et le jeu du Top 10 qu’il était il n’y a pas si longtemps pour finalement s’imposer (4-6, 6-2, 3-6, 6-3, 7-5) face à Daniil Medvedev.

Dans un match décousu du fait d’un Russe monté sur courant alternatif entre le très bon et le catastrophique, Goffin a fait parler son sang-froid dans le money time.

Mené 4-1 dans le cinquième set puis face à deux balles de 5-3, il a réussi là où il avait échoué face à ce joueur à Melbourne : il a su prendre les risques qu’il fallait pour gagner en champion. Trois coups expliquent sans doute sa victoire du jour. Les deux coups droits le long de la ligne sur les balles de 5-3 à sauver et ce revers le long de la ligne évidemment pour conclure le match.

Trois coups qui disent tout du cap de nouveau franchi par le Liégeois : il a osé, il s’est fait violence, il a pris son destin en mains.

Tout au long du match on l’a vu tenter de dicter, être agressif, créer du jeu. Pas facile face à un joueur si imprévisible et en plus d’une telle mauvaise humeur ce vendredi qu’il fallait un grand calme pour ne pas perdre sa concentration face au cirque adverse.

Medvedev est trop fort pour ne pas tirer encore les leçons de cette défaite : cette attitude-là ne le mènera jamais au sommet du jeu, c’est insupportable.

Goffin, lui, a été exemplaire dans le combat et en est récompensé par ce troisième huitième de finale à Wimbledon après 2015 et 2016.

S’il récupère bien du combat du jour, il aura une superbe opportunité à saisir face au gaucher espagnol Fernando Verdasco. Un excellent joueur de gazon, mais pas un monstre non plus.

Goffin restait sur quatre défaites de suite en Grand Chelem face à des joueurs du Top 20 alors non seulement il a pris sa revanche de Melbourne mais en plus cette victoire peut lui servir de tremplin pour faire sauter d’autres verrous.

Quel plaisir de le revoir à ce niveau, de le voir libéré dans le combat, les poings serrés, la rage de vaincre hurlée comme après cette balle de match convertie.

David Goffin revient de très loin et comme les joueurs et les joueuses aiment le dire, peut-être revenu encore plus fort qu’avant.

Parce que cette bataille des nerfs remportée face à Medvedev était un immense test pour les ambitions à venir.

S’il a régulièrement plié au cours de ce troisième tour, il n’a jamais rompu : il a mis sa frustration de côté, ses peurs de côté pour ne garder qu’un grand courage et une volonté à toute épreuve.

Il y a des matches-tournants dans une carrière, Goffin en a vécu beaucoup déjà et vient peut-être d’en traverser un autre vendredi.