Le Djoker hausse le ton
Le n°1 mondial a sorti les crocs sur le court mais aussi en dehors.
- Publié le 19-01-2019 à 21h03
- Mis à jour le 20-01-2019 à 09h14
Le n°1 mondial a sorti les crocs sur le court mais aussi en dehors. Novak Djokovic arrive en deuxième semaine avec la rage de vaincre et la rage tout court. Le souci pour le Djoker est qu’il n’a pas de "poker face" : tout ce qu’il ressent se lit sur son visage, et tout particulièrement quand il est d’une humeur massacrante. Samedi, ça a commencé après deux sets parfaitements maîtrisés face à Denis Shapovalov (6-3, 6-4) : les organisateurs avaient décidé d’allumer les lumières sur la Rod Laver Arena… à 17 heures alors qu’il faisait grand jour. Ils ont pris le reste par "Nole" qui, portant des lentilles de contact, est très sensible à ce genre de détails.
Et qui a aussi horreur qu’on change ses repères au milieu d’un match. Même en tête 4-1 dans le troisième set, il continuait de pester. Alors évidemment il a fini par sortir du match et perdre le troisième set dans un pétage de plomb le plus total. "Je sais que je ne dois pas me comporter comme ça, je sais que j’ai trop d’expérience pour ça mais voilà la preuve que ça peut encore m’arriver…"
Rien de trop grave, car sur le court face au si brillant Canadien il a tout de suite rectifié le tir en jouant un quatrième set parfait (6-0). Et en hurlant sa rage de manière constructive ici et là. "J’ai été testé et je pense que j’en avais besoin aussi. Mais je joue bien et j’ai l’impression d’être sur la bonne voie." Il le devra car le Russe Daniil Medvedev au prochain tour a vraiment de qui lui poser des problèmes. Des problèmes, d’autres lui en causent en ce moment et c’est sans doute aussi ce qui explique la mauvaise humeur que le Serbe avait bien du mal à cacher. Alors quand pour la énième fois il lui a été demandé de commenter les attaques dont il est l’objet sur le circuit depuis que la rumeur dit qu’il veut la peau du CEO de l’ATP Chris Kermode, le n°1 mondial a sorti les griffes. Poliment, calmement mais fermement. Avec ce style bien à lui de regarder son interlocuteur droit dans les yeux sans le lâcher une seconde. Patron du circuit, patron du conseil des joueurs et patron de la salle d’interview : le message était clair.
Quant à ses propos sur la polémique, on peut les résumer ainsi : il en a marre de servir de punching ball et encore plus de voir s’étaler sur la place publique toutes les rumeurs possibles et imaginables sur ce qui se trame en coulisses. "Je ne sais pas pourquoi les gens continuent de dire que je suis contre Chris. Qui a dit que c’était vrai? Moi ce qui me soucie c’est qu’il y a des fuites dans notre conseil des joueurs, que quelqu’un donne des informations en partie inexactes et de façon totalement orientées auprès de quelques médias bien ciblés. Et l’histoire qui circule n’est pas du tout impartiale. Quelqu’un a vraiment un plan en tête. Et puis franchement, où est l’urgence? Qui a dit qu’il y avait urgence? Evidemment qu’on va consulter les autres joueurs, on a du temps. Et ceux qui se disent intéressés par le sujet peuvent venir me voir moi ou un autre membre du conseil."
On imagine que ceux qui en avaient en effet l’intention vont peut-être attendre que sa colère soit passée ! À voir si ces histoires de politique interne vont finir par avoir raison de la concentration à toute épreuve du sextuple vainqueur de l’épreuve. Notre petit doigt nous dit qu’on devrait encore l’entendre tonner d’ici la fin du tournoi, le Djoker.