"Le choix de son coach montrera l'ambition de David Goffin"
Philippe Dehaes, l’entraîneur de Daria Kasatkina, estime que Goffin a besoin de quelqu’un qui lui ouvre les chakras.
- Publié le 22-01-2019 à 07h37
- Mis à jour le 22-01-2019 à 07h58
Philippe Dehaes, l’entraîneur de Daria Kasatkina, estime que Goffin a besoin de quelqu’un qui lui ouvre les chakras. Après une tournée australienne décevante avec Daria Kasatkina, Philippe Dehaes est repassé trois jours en Belgique avant de repartir vers la Russie, puis Dubaï. Il avait évidemment appris que David Goffin se cherchait un nouveau coach. "Il ne m’a pas appelé, sourit-il. S’il m’appelait, je le remercierais. Je serais honoré, mais je refuserais, car je suis dans un projet avec une joueuse. J’ai une mission que j’entends bien mener à son terme."
Une question centrale s’impose d’abord aux yeux de Philippe Dehaes. "Mais que veut David ? Telle est la véritable question. Le choix de son coach apportera la réponse et montrera ses ambitions. S’il veut remporter une levée du Grand Chelem, il devra engager un tout grand coach qui coûte cher."
En tant qu’entraîneur, il hésite à dresser le profil idéal pour David Goffin. "Le sujet est compliqué", commence-t-il. Après un long silence, il se lance dans l’exercice périlleux. "David est un gars autonome qui sait ce qu’il doit faire. D’ailleurs, il avait confié dans une interview qu’aucun entraîneur ne le fera mal jouer."
Sans juger quiconque, il expose la raison de la rupture sportive avec Thierry Van Cleemput. "David était trop enfermé dans ses croyances. La personne qui viendra l’aider devra ouvrir ses chakras et lui redonner confiance en son potentiel. À 27 ans, David possède assez d’expérience."
S’il peine à dresser un profil précis, il sait en revanche ce qui ne conviendrait pas au Liégeois. "Il n’a pas besoin d’un type autoritaire qui impose un tas de choses. David préférera un entraîneur qui possède beaucoup d’expérience du très haut niveau. Sinon, il ne l’écoutera pas. S’il peut être entraîné par un coach qui a déjà mené un joueur vers un titre du Grand Chelem, il sera bien entouré."
Sur un plan technique, David Goffin n’a pas besoin des leçons d’un monsieur je-sais-tout. "Un Federer possède un geste fluide et gracieux qu’il ne faut pas changer. Un Nadal sollicite plus ses articulations en arrachant le mouvement. Ses blessures sont récurrentes. Il avait besoin de faire évoluer certains mouvements. Un Goffin a une très bonne technique, très pure. Dans son cas, il serait touchy de toucher à son mouvement. Au final, son coach ne fera pas la différence. Seul David pourra la faire. Son coach l’aidera surtout en lui donnant à nouveau confiance en ses capacités, qui sont énormes."
Sa quête du successeur de Thierry Van Cleemput pourrait le mener en France. "Oui, la France possède de grands coachs. Il n’y a pas la barrière de la langue. Il n’est pas pressé. Il pourra se rendre à Montpellier avec son préparateur physique, Fabien Bertrand. Ce dernier est une formidable source de motivation. Il est capable d’assurer l’interim quelques semaines, ce qui est même souhaitable pour David. Jouer seul peut aussi l’aider à mieux digérer cette rupture. Se précipiter serait une erreur."
Quant au choix de Thierry Van Cleemput, Philippe Dehaes n’était pas fort surpris. "Simona est une joueuse respectueuse et gentille. Ils s’entendent très bien. Thierry est un excellent entraîneur. Entrer dans le tennis féminin constitue un super défi pour lui."