Le Big Four se fait plus rare sur le circuit, mais est toujours bien là!
Par rapport aux 10 dernières années, le Big Four a diminué de 43 % ses victoires lors des 8 premières semaines de la saison, ce qui renforce l’impression qu’ils sont en semi-retraite.
- Publié le 20-02-2019 à 07h27
- Mis à jour le 20-02-2019 à 14h13
Par rapport aux 10 dernières années, le Big Four a diminué de 43 % ses victoires lors des 8 premières semaines de la saison, ce qui renforce l’impression qu’ils sont en semi-retraite. Depuis la balle de match remportée par Novak Djokovic en finale de l’Open d’Australie, le Big Four s’est fait particulièrement discret sur un circuit qui a dû apprendre à composer avec cette semi-retraite des "4 Fantastiques". Sur les 8 premières semaines de l’année, Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic n’ont disputé que l’Open d’Australie. Au match perdu à Melbourne, Andy Murray y a ajouté deux rencontres à Brisbane. C’est maigre, très maigre pour un public qui ne demande qu’à s’enflammer aux quatre coins du monde. Certains directeurs de tournoi ne se gênent même plus pour exprimer publiquement leur amour à ces héros au crépuscule de leur carrière.
"J’espère que le tirage au sort samedi l’aidera parce que s’il atteint la finale et qu’il gagne, ce serait son huitième titre ici à Dubaï et ce serait aussi le 100e de sa carrière", précisait il y a quelques jours, Salah Tahlak, le directeur du tournoi de Dubaï qui se jouera la semaine prochaine avec… Roger Federer. Avoir un membre du Big Four ou plutôt du Big Three (Federer, Nadal et Djokovic) est l’assurance de faire recette. En raison de leur âge et de leurs anciennes blessures, ils confectionnent avec soin un calendrier savamment étudié.
Faut-il en déduire qu’ils jouent en début de saison moins de tournois qu’avant ?
Avant l’entame de la saison, le Suisse avait annoncé qu’il jouerait à Melbourne, Dubaï, Indian Wells, Miami, un peu de terre battue, l’US Open, la Laver Cup et le Masters. "Oui, je continue ma carrière, je suis motivé, je suis bien et je me réjouis pour la suite."
À 37 ans, son programme de début d’année n’est pas si light. Si on regarde sur les 10 dernières années, le Suisse a pris l’habitude de jouer l’Open d’Australie et un autre tournoi (Doha, Brisbane ou Rotterdam) sauf en 2012 où il s’est aligné à 3 tournois avec 15 matchs remportés à la clef, ce qui faisait environ un match gagné tous les 3 jours ! Le Bâlois au toucher d’orfèvre n’a jamais été un stakhanoviste à la Ferrer. Cette année, il a préféré jouer Dubaï la semaine prochaine à la place de Rotterdam. On se souvient que l’an passé, il avait fait un crochet par les Pays-Bas pour reprendre la place de n°1. Malgré son âge, il n’a donc pas allégé le menu. Mieux, contrairement aux années 2017 et 2018, il reviendra sur terre battue.
Novak Djokovic est encore moins présent sur les terrains lors des 8 premières semaines. Sur la dernière décennie, il n’a disputé, en moyenne, qu’1,5 tournoi avant Dubaï. À 6 reprises, il n’a joué que l’Open d’Australie. Cette année ne déroge pas à la règle. Son programme s’épaissit au fil des mois même s’il n’est pas un grand fan de la terre battue.
Andy Murray n’est pas plus présent en début, avec, lors des 10 dernières années, 1,8 tournoi disputé avant le 24 février. Des membres du Big Four, il est le moins en verve avant Dubaï. Il signe un rapport d’une défaite tous les 4,44 matchs. Nadal fait à peine mieux avec 4,5. Le champion toutes catégories vient de Serbie avec une défaite toutes les 5,2 rencontres contre 5,05 à Federer.
Seul Rafael Nadal sort un peu du lot avec jusqu’à 4 tournois joués (2015 et 2016). Il est le seul à avoir joué plus de deux tournois en moyenne (2,4). L’Espagnol profite des semaines sur terre battue à Buenos Aires et Acapulco pour retrouver le rythme dans des épreuves moins cotées.
Même si le Big Four donne le sentiment d’être en semi-retraite, il n’en est rien. Il est souvent arrivé qu’il se fasse discret en janvier et février. Seulement, en 2019, ils ont tous les quatre été off de Melbourne à Dubaï. Sans la finale Djokovic-Nadal à Melbourne, l’impression de vide aurait été encore plus grande. Avec 21 victoires seulement en 8 semaines, le Big Four est loin des années d’or où il forçait jusqu’à 46 succès en 2014.
Le commentaire de Thibaut Vinel : le séisme se prépare
Que serait le circuit sans Federer, Nadal, Djokovic et Murray ? Tout le monde s’est déjà posé cette question. Par moments, on a même craint l’un ou l’autre départ. En février 2019, ils sont toujours tous repris comme joueurs à l’ATP. À cause de blessures assez graves à un âge avancé, ils auraient pu se retirer depuis 4 ans déjà. Les pontes de l’ATP n’étaient pas encore prêts à digérer ces 4 lourdes pertes. Ce péril a accéléré un processus médiatique qui a visé à transformer les jeunes pousses en superstars. On pense à Zverev, Tsitsipas, Khachanov, Coric, Medvedev ou encore Shapovalov et De Minaur. Aucun de ces joueurs ne remplacera Federer, Nadal ou Djokovic, trois légendes qui ont fait carrière en même temps et qui ont eu le bon goût de passer par une phase de semi-retraite avant de partir à la pension. Entre les Grands Chelems et les Masters 1000, le circuit apprend à vivre sans le Big Four.