La Coupe Davis a-t-elle vendu son âme à l’argent-roi?

En tout cas, on entend déjà des voix s’élever pour blâmer la vaste réforme de l’épreuve avalisée, ce jeudi, par la Fédération internationale.

La Coupe Davis a-t-elle vendu son âme à l’argent-roi?
©Montage DH

Un édito signé Miguel Tasso.
En tout cas, on entend déjà des voix s’élever pour blâmer la vaste réforme de l’épreuve avalisée, ce jeudi, par la Fédération internationale. 
De fait, la mythique compétition de tennis a perdu, après ce vote historique, son ADN légendaire, vieux de 118 ans. Mais elle est entrée, en même temps, dans une nouvelle ère. On regrettera, bien sûr, ces rencontres improbables, véritables thrillers joués dans des ambiances survoltées. Il y avait du suspense, de la passion, des surprises. C’était magique, notamment pour les nations modestes. La Belgique, deux fois finaliste ces trois dernières années, est bien placée pour en témoigner. 
Mais force est de reconnaître que la Coupe Davis avait aussi pris de la poussière et ne répondait plus vraiment aux exigences des temps modernes. Le fait que la plupart des grands champions ne participaient plus – ou si peu – aux rencontres en était la plus belle preuve. Victimes d’un calendrier ATP surchargé, ils traînaient les pieds pour honorer leur sélection lors de matches en cinq sets. Il fallait donc agir, sous peine de voir le Saladier d’Argent se rouiller de l’intérieur. L’ITF l’a fait avec un projet piloté par l’argent d’un fonds d’investissement. À l’arrivée, financièrement, tout le monde devrait en profiter : les joueurs et les Fédérations. 
Mais le public, lui, restera sur sa faim. Une phase finale chloroformée avec dix-huit équipes à Madrid, Singapour ou Pékin n’aura jamais le charme qu’une finale pur jus, avec tambours et trompettes, à Gand ou à Lille.

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