L’électrochoc Bianca Andreescu sort d’une saison hallucinante
La Canadienne a achevé le chef-d’œuvre d’une saison hallucinante, plongeant Serena Williams dans la crise de fin de carrière.
- Publié le 08-09-2019 à 21h41
- Mis à jour le 09-09-2019 à 10h00
La Canadienne a achevé le chef-d’œuvre d’une saison hallucinante, plongeant Serena Williams dans la crise de fin de carrière. En décembre quand Bianca Andreescu débute les qualifications à Auckland, elle est 152e mondiale, sort de blessures à répétition. Lundi, la gamine de 19 ans sera 5e mondiale et déjà la plus grande joueuse canadienne de l’histoire puisque la première à avoir remporté un titre du Grand Chelem. Cette adepte de la méditation n’a cette année fait qu’assommer le tennis mondial depuis la finale perdue à Auckland. "J’ai rêvé de ce moment depuis si longtemps. Tous les jours quasiment je visualise ma victoire en finale d’un tournoi du Grand Chelem, et face à Serena dans l’idéal. C’est dingue", a-t-elle confié, émue. On pensait que le titre à Indian Wells avait été un tremblement de terre, que celui à Toronto, après n’avoir joué qu’un seul match depuis Miami en mars, en était une réplique. Mais ce n’était que des secousses annonçant le Big One.
À l’US Open, Andreescu pour de bon fait exploser toutes les certitudes du circuit, et si elle ne se perd pas en route parmi les dollars, la gloire et la pression, ça risque de durer. Parce qu’elle ne joue pas un tennis tout en risques, portée par un état de grâce, non elle répète ces performances maîtrisées encore et encore.
Et elle n’a pas joué son meilleur tennis jusqu’au deuxième set des quarts de finale face à Elise Mertens ! Elle a des mains en or, un mental en acier trempé et un coup droit "coup de fusil" redoutable. "La seule chose qui sépare les meilleures du reste, c’est l’état d’esprit. Être célèbre ne me dérange pas, mais ce que je veux c’est gagner autant de Majeurs que possible et être n°1 mondiale."
Le message est passé . Surtout pour Serena Williams, qui a perdu sa quatrième finale de Grand Chelem de suite. Une statistique incroyable pour celle qui continue de chasser ce 24e Majeur historique. Mais ces défaites ne sont en fait pas si surprenantes, parce que Williams ne joue pas ses matchs. Tétanisée par le stress et l’envie d’entrer dans l’histoire, elle ne fait que déjouer. À Wimbledon c’était pire. Ici, elle n’était pas si loin de se libérer mais ça a pris trop de temps. Pas de déni cette fois : "C’est mon pire match du tournoi. J’aurais pu faire tellement mieux. C’est inexcusable de jouer comme ça. Serena n’était pas là et je dois trouver comment la faire apparaître en finale de Grand Chelem." On doute qu’Andreescu lui passe le mémo de sa préparation mentale intensive, et pourtant c’est bien là que l’histoire des records de Williams se joue.