L'autre regard: Federer n’est pas un terrien

Par Miguel Tasso Cette année encore, Roger Federer fera donc l’impasse sur le tournoi de Roland-Garros. D’un côté, on comprend, qu’à 36 ans, le champion suisse joue désormais à la carte afin de préserver sa forme physique. La terre battue n’a jamais été sa surface de prédilection. Venant d’une autre planète, ce n’est forcément pas un terrien. Quelque part, il est donc logique qu’il zappe le rendez-vous de la porte d’Auteuil pour arriver, frais comme un gardon, sur le sacro-saint gazon de Wimbledon où il pourrait écrire une nouvelle page d’histoire et s’adjuger un neuvième sacre. D’un autre côté, on peut évidemment regretter que le plus grand champion de l’histoire élude ainsi, en pleine conscience, un tournoi du Grand Chelem. Roland-Garros fait partie intégrante de l’histoire du tennis. C’est un monument incontournable. Logiquement, tous les meilleurs y font escale. On n’imagine d’ailleurs pas que Roger Federer puisse ranger ses raquettes au placard sans refaire un saut du côté de la place des Mousquetaires. Le public parisien l’a toujours adulé comme l’un des siens. Nul n’a oublié la standing ovation qui accompagna sa victoire lors de la finale de l’édition 2009 sur le court Philippe Chatrier. Du coup, on se dit que l’homme aux vingt titres du Grand Chelem fera sûrement, lors de sa tournée d’adieu en 2019 ou 2020, un détour à Roland-Garros pour un dernier tour de piste. Et tous ses supporters lui pardonneront aussitôt ses désistements passés.