Isner et Anderson: une histoire de services
Entre Anderson et Isner, ce sera surtout une histoire de services. Malheureusement.
- Publié le 13-07-2018 à 07h26
Entre Anderson et Isner, ce sera surtout une histoire de services. Malheureusement.
On ne va pas se mentir, cette demi-finale entre le Sud-Africain et l’Américain ne fait pas saliver la planète tennis. Ce n’est pas la faute de Kevin Anderson (2,03m) ni de celle de John Isner (2,06m), c’est celle de leurs jeux.
Surtout celui d’Isner d’ailleurs car Anderson est lui capable de très bien jouer aussi du fond du court. Isner, c’est impossible : si la séquence service-coup droit-volée est grippée, il ne peut plus jouer. Mais sur gazon, ça suffit et il est d’ailleurs très étonnant que ces deux-là ne disputent que leur première demi-finale ici.
Anderson a pour lui l’expérience d’avoir déjà joué une finale de Grand Chelem la saison passée à l’US Open, mais Isner semble vivre la saison de sa carrière avec ce titre au Masters 1000 de Miami et désormais ce dernier carré. Bien malin qui peut prédire l’issue de ce match même si on se risque à un pari fou : il y aura au moins un jeu décisif !
À voir tout de même comment Anderson va digérer son exploit face à Roger Federer après une telle dépense d’énergie (4h14) et d’émotions. Il semble pour le moment avoir trouvé un bon équilibre : "J’ai reçu tellement de messages et j’espère avoir montré qu’il faut toujours s’accrocher à ses rêves. Arriver en quarts ici était un grand objectif pour moi, mais maintenant, je veux continuer à passer une marche de plus. Je ne m’emballe pas, je reste concentré sur ce que j’ai à faire. Je veux être là dimanche. Le point fort de John, c’est son service. À moi de lui mettre la pression." Anderson a la qualité de retour pour espérer gratter un point ou deux aux bons moments. Et il sait que dans l’échange il aura largement l’avantage. Tout va dépendre de sa faculté à garder son sang-froid quand ça compte, et on sait que ce n’est pas toujours sa plus grande qualité. Isner, lui, n’a aucune question à se poser : il doit servir, courir au filet, lâcher son coup droit. Et il a un petit avantage psychologique car il mène 8-3 dans leurs confrontations.
"C’est le meilleur tournoi du Grand Chelem que j’ai joué en onze ans ! Je joue très bien, je suis calme sur les points importants, j’ai bien progressé dans mon jeu au filet : tout va bien. Face à Anderson, ce sera forcément un match très serré, on se connaît bien. Et puis, je n’ai jamais mis un pied sur le Central, donc ça va être fun !"
Fun, ce n’est pourtant pas le premier mot qui nous vient à la bouche en imaginant ce match.