Goffin prend une douche froide, très froide
Contre Humbert, le bateau liégeois a chaviré devant un public anversois effaré par la prestation catastrophique de son chouchou en guise d’entrée en lice (6-3, 6-1) en à peine 1 h 09.
- Publié le 17-10-2019 à 22h54
- Mis à jour le 19-10-2019 à 12h38
Contre Humbert, le bateau liégeois a chaviré devant un public anversois effaré par la prestation catastrophique de son chouchou en guise d’entrée en lice (6-3, 6-1) en à peine 1 h 09. Les organisateurs du tournoi anversois avaient annoncé, avec ferveur, le retour au plat pays du champion de Rocourt depuis déjà des semaines. Après un forfait en 2018 et une élimination précoce contre la sensation Tsitsipas en 2017, le public belge vibrait et se disait que c’était enfin la bonne pour David Goffin. Sortant d’une tournée asiatique ébouriffante, il se présentait à la Lotto Arena sous les meilleurs auspices. Certains l’imaginaient déjà lever le trophée dimanche. Tous ces fantasmes se sont évaporés en à peine plus d’une heure au 2e tour de cet European Open quatrième du nom.
Visiblement tendu et rapidement en nage pour ses retrouvailles avec le public belge, 620 jours après son dernier match sur le sol du royaume, David Goffin lançait les hostilités avec une certaine fébrilité.
Pire, il se faisait rapidement breaker (à 3-2) par le jeune prodige français (21 ans) qui prenait pleinement sa chance tandis que la star locale se prenait la tête et un mur.
Incapable de se libérer, Goffin subissait les assauts du gaucher hexagonal sans trouver la faille, multipliant les fautes et forçant ses coups. Il finissait par abandonner la première manche au jeune Messin (6-3). Avant de carrément sombrer dans le deuxième set, incapable de relever la tête. Goffin finissait par couler, concédant encore trois breaks (6-1). Le scénario de ce drame flamand rappelait d’ailleurs à s’y méprendre la punition subie face à Carreno-Busta à Metz.
Mais ici, devant les siens, on attendait un sursaut d’orgueil, au moins les premières mesures d’une possible remontada. Il n’en fut rien, le Liégeois est retombé dans ses travers, avec une deuxième balle de service trop fragile (33 % de points remportés derrière seulement) et une première trop timide.
Alors qu’il apprécie généralement de se frotter aux gauchers, cette fois-ci, il n’a jamais semblé être capable de renverser le cours d’un match où il est apparu totalement perdu. Un revers qui ponctue un triste bilan pour nos compatriotes durant cet événement à la maison : aucune victoire en simple dans le tableau final…
Nul n’est prophète en son pays souligne le dicton. Mais pour Goffin, le mérite revenait à son adversaire. "Ugo a signé un match remarquable, sans doute l’un des meilleurs de sa carrière", soufflait-il. "Il ne m’a pas laissé le temps de jouer, de me rapprocher de ma ligne. Il était très agressif et c’est une très mauvaise surprise!"
Johansson : “Objectif top 10 !”
Malgré le coup d’arrêt inattendu contre Humbert, le coach de David Goffin ne voulait pas oublier cette tournée asiatique rondement menée par son élève. “Il se rapproche de plus en plus des meilleurs, soulignait le Suédois. Il suffit de voir ses prestations contre Djokovic (à Tokyo) ou Federer (à Shanghai). Maintenant que les fondations sont en place, il faut désormais continuer à construire pour encore s’élever. Et voler !”
Et cette défaite précoce ne devait pas masquer la forme du Liégeois en cette fin de saison, qu’il vantait en comparaison avec la majorité des joueurs du plateau. “Tout le monde est sur les genoux, alors que lui est plus frais. Beaucoup se renseignent sur leur destination de vacances, mais pas David !”, souriait-il. Il revenait aussi sur le moment fort de la saison. “Il s’est passé quelque chose à Roland-Garros, ce fut le climax contre Nadal”, se souvenait-il.
Avant d’énumérer les évolutions dans son jeu. “Il y a plus de variations dans le jeu de David. Il utilise davantage d’outils, comme le slice ou la volée. Il est en train de prendre conscience de la qualité de jeu qu’il peut produire et mentalement il repasse un cap.”