Goffin, plein gaz avant la panne
Le Liégeois s’est fait piéger par le Français Mannarino en quarts (6-4, 5-7, 3-6).
- Publié le 14-06-2019 à 22h43
- Mis à jour le 15-06-2019 à 04h23
Le Liégeois s’est fait piéger par le Français Mannarino en quarts (6-4, 5-7, 3-6). La confiance s’était reconsolidée, son timing retrouvé et un plaisir affiché. Le voilà relancé notre 33e mondial s’écriait-on aux quatre coins du royaume. Avec l’élimination surprise de Tsitsipas en prime, synonyme de tableau ouvert, on se mettait même à croire qu’il pouvait aller au bout de l’aventure à Rosmalen, alors que son dernier sacre remonte au mois d’octobre… 2017.
La vague d’enthousiasme est retombée comme un soufflet. Et la renaissance initiée à Roland Garros a pris un léger coup dans l’aile vendredi. On pensait que David n’avait plus le blues et qu’après avoir évincé son pote Pierre-Hugues Herbert jeudi, il allait croquer un autre Bleu. Tout faux. Le no 1 belge n’est pas parvenu à éviter le traquenard tendu par un drôle de gaucher nommé Adrian Mannarino.
Avec ses préparations raccourcies et des trajectoires qui détonent, le trentenaire du Val d’Oise n’avait pourtant jamais surpris notre compatriote jusqu’ici lors de leurs quatre dernières confrontations, toutes disputées sur dur. Mais sur ce gazon qu’il affectionne tant et qui se prête si bien à son jeu empreint de malice, l’ancien vainqueur de l’Ethias Trophy (2010) est parvenu à retourner une situation pourtant bien mal embarquée. Solide sur sa ligne et inspiré au retour, Goffin menait pourtant tambour battant 4-0 avant de finalement s’adjuger la manche inaugurale sur un score moins sévère (6-4).
Breakant d’entrée au début du deuxième set, cela ne faisait pas un pli, notre compatriote se dirigeait vers le dernier carré. Et puis, patatras, tout s’est effondré. La faute, surtout, à une mise en jeu totalement défaillante qui après avoir fait illusion le temps d’un set a véritablement montré ses limites. Avec un triste ratio de 44 % de première balle sur l’ensemble de la partie, le Belge s’est mis dans une position délicate et surtout… à douter.
On soupçonne que la balle de break obtenue 5-5 dans le deuxième set et sauvée par Mannarino au terme d’un fameux rallye aura laissé des traces. Dans la foulée, c’était le Français qui faisait preuve de sang-froid sur le service adverse pour égaliser à un set partout (5-7).
Manquant encore trois opportunités sur la mise en jeu du joueur de l’Hexagone dans l’ultime acte, Goffin finissait par payer ses occasions galvaudées (5 balles de break converties sur 13) et ce service à la dérive, abandonné à six reprises sur le match. C’était trop, beaucoup trop friable pour composter son billet pour les demies et retrouver le next Gen Borna Coric.
Il n’y a pas de quoi paniquer pour autant dans le clan belge même si cet affront rappelle à Goffin que l’équilibre reste fragile. Direction Halle désormais comme dernier test avant de filer vers le gazon de Wimbledon…