Goffin en terre inconnue
À Estoril, le Belge tente de reconstruire son capital confiance…
- Publié le 02-05-2019 à 22h31
- Mis à jour le 03-05-2019 à 07h53
À Estoril, le Belge tente de reconstruire son capital confiance… À l’issue d’une nouvelle déconvenue prématurée à Barcelone, David Goffin a donc décidé de charger la barque en ajoutant une escale dans son itinéraire sur terre battue le menant jusqu’à Roland Garros. À Estoril, le Liégeois a demandé et reçu une invitation le conviant immédiatement au 2e tour, vu son statut de tête de série (4e). Pour lancer son épisode portugais, le 25e mondial héritait du lauréat en titre de cet ATP 250 : João Sousa. Loin d’être un tirage aisé, vu les qualités du trentenaire de Guimarães sur l’ocre, le tout devant son public, Goffin avait de quoi se faire du souci.
Un tour piégeux que le Belge a parfaitement négocié, grâce notamment à un service en panne chez le 51e mondial. Avec à peine plus de 50 % de premières balles, difficile de contrecarrer notre numéro 1 vu sa qualité de retour. Breaké à quatre reprises dans la manche d’entrée, le Portugais n’est jamais parvenu à bousculer notre compatriote. Bien qu’encore friable sur sa mise en jeu au premier set, Goffin a parfaitement géré l’événement. Sur sa ligne de fond, il s’est comporté en véritable patron et a fait couler le Portugais avec aplomb et quelques coups magistraux. Au final, il a rendu une copie qui méritait la distinction (6-3, 6-2).
S’il s’affichait bien entendu comme favori dans ce duel, notons néanmoins qu’au tableau de chasse du Liégeois cette saison, seuls Gilles Simon et Marco Cecchinato figurent mieux classés que João Sousa. Une statistique que l’on pourrait qualifiée d’inquiétante, mais qui doit faire office d’un timide grappillage de confiance pour Goffin. Il faut se rassurer, se retrouver, se raccommoder. Il apparaît que cette crise se résoudra lentement, par des satisfactions inscrites en pointillés.
Il n’est pas encore, loin de là, l’homme qui faisait tomber Nadal et Federer aux Masters en 2017. Mais la machine tricolore tente de reprendre de la vitesse, tant bien que mal. Quitte à descendre d’un ou deux étages, l’idée est d’emmagasiner de l’assurance, ce précieux carburant. Le coup de poker au Challenger de Phoenix a, certes, tourné à la bérézina. Peu importe, Gof’ a rapidement tourné la page. Sa persévérance et son acharnement suffiront-ils à lui offrir cette fameuse planche de salut ? Il n’a, en tout cas, pas peur d’aller à la bagarre et détient l’humilité pour ne pas valser par la petite porte. La preuve contre Sousa, où avec minutie, il a dessiné un succès avec autorité, loin d’être aisé, surtout après la série noire qu’il avait distillée sur terre battue ces dernières semaines.
Après ce passage près de Lisbonne, Goffin aura dans le viseur les Masters 1000 de Madrid (où Federer fera sa rentrée) et Rome. En attendant, c’est sur de plus petits courts que notre chef de file tente de retrouver l’envie et reconstruire ce capital "victoire" si fragile. Car cette année, David n’a jamais fait la passe de trois dans un tournoi. Si la logique théorique est respectée, Goffin pourrait retrouver en demie sa bête noire Tsitsipas. La seule fois que le Belge a atteint le dernier carré cette saison (NdlR : à Marseille), le Grec s’était mis en travers de son chemin…