Et si Federer redevenait n°1?
Vu son doublé et vu la descente aux enfers de Murray et Djokovic, le Suisse pourrait retrouver son trône dès 2017.
- Publié le 20-03-2017 à 21h40
- Mis à jour le 20-03-2017 à 21h43
Vu son doublé et vu la descente aux enfers de Murray et Djokovic, le Suisse pourrait retrouver son trône dès 2017. Depuis trois semaines, Evgeny Donskoy marche bien. Il vient d’enchaîner trois bons tournois. À Dubaï, il se hissait en quart de finale d’un ATP 500. À Zhuhai, il a remporté la finale du Challenger. La semaine dernière, il a remporté deux matchs. Le Russe, qui est sur le point de quitter le Top 100, vit sa petite vie tranquille de joueurs qui luttent pour exister sur le circuit.
Depuis le 1er mars, il se marre. Le 99e joueur mondial est le seul à avoir battu Roger Federer durant les trois premiers mois de l’année. Pourtant, Fedex a déjà croisé la route, entre autres, de Berdych, Nishikori, Wawrinka (x 2) et Nadal (x 2). Ces virtuoses de la raquette n’ont jamais trouvé la parade pour briser le Bâlois.
Depuis quelques semaines, une question brûle de plus en plus de lèvres : Roger Federer pourrait-il occuper la place de no 1 mondial pour une 303e semaine ? Il y a trois mois, une telle question aurait provoqué l’hilarité générale, malgré le plus grand respect qu’inspire le Suisse.
Début janvier, seize places et plusieurs montagnes le séparaient du sommet de l’ATP.
Vu l’écrasante domination de Novak Djokovic et la brusque montée en puissance d’Andy Murray, une telle question ne semblait pas pertinente.
Alors qu’il a failli quitter le Top 30 durant la quinzaine australienne, il a très vite retrouvé le Top 10. Après avoir chipé l’autre grand monument de ce début de saison à Indian Wells, il frappe déjà à la porte du Top 5. Il est prêt à défoncer la porte à coups de revers. Kei Nishikori et Milos Raonic, ses prochaines cibles, ont respectivement 175 et 425 points de plus que lui. Un nombre dérisoire à ce niveau.
En sortant les calculatrices, il apparaît très vite que le podium est encore à quelques années-lumière, mais, en tennis, la moindre période creuse se paye très cher. Souvenez-vous de Novak Djokovic. Il possédait plus de 8.000 points d’avance sur l’Écossais après son sacre à Roland-Garros. Six mois plus tard, il avait dilapidé toutes ses unités pour le plus grand bonheur d’un Murray qui n’avait pas prévu de finir l’année dans la peau du no 1.
En deux mois et demi, Roger Federer a déjà comblé près d’un tiers de son retard sur Murray, qui est toujours number one. Fedex a déjà amassé 3.045 points en 2017. Il lui manque encore 4.610 points pour rejoindre Djokovic, à condition que le Serbe sauve ses points lors des grands tournois.
Le retard est encore important, mais plusieurs facteurs plaident sa cause. À Miami, Djokovic et Murray, tous deux forfaits, perdront encore de gros points pendant que Federer n’aura rien à perdre. Jusqu’en novembre, Fed doit défendre 1.170 malheureux points (Halle, Monte-Carlo et Wimbledon). Quant à Murray, qui totalise près de 8.000 points d’avance, il doit encore lutter pour en conserver… 11.000 !
Ne comptez pas sur le meilleur joueur de tous les temps pour se forcer à un rythme de stakhanoviste. En plus, il file vers la partie de saison qu’il déteste le plus, la terre battue. Comment organisera-t-il son calendrier ?
Sa remontée ne passera que par de grandes performances, qui nécessitent une gestion parfaite de sa fatigue. Si le joueur se sent pousser une motivation de gamin de 20 ans, l’homme en a déjà 35 ! La tentation sera grande de suer un peu plus pour retrouver, à 36 ans, un trône qu’il avait abandonné il y a cinq ans déjà.
"Je vis un conte de fées", souligne celui qui n’a pas perdu le moindre set en Californie.
L’ancien no 1, doté d’un revers corrigé par Ivan Ljubijic et débarrassé de tout problème physique, vit, à 35 ans, une seconde jeunesse. "Je suis complètement surpris par tout ça, parce que je n’étais pas loin de tomber à la 35e place mondiale si je n’avais pas joué l’Australie ou si j’avais perdu tôt", insiste le Suisse, passé de la 10e à la 6e place.
Ce retour est d’autant plus remarquable qu’il n’avait remporté aucun titre en 2016. À Miami, il visera à s’emparer du 3e monument de 2017.
"Je sais à quel point c’est dur de gagner Indian Wells et Miami. C’est pour ça que je n’arrive pas à Miami avec pour objectif de gagner le titre, même si tout le monde attend ça de moi après ce début de saison", prévient l’homme de tous les records, qui n’en finit plus de rendre fous les bookmakers.
Le plus vieux vainqueur en Masters 1000
Stan Wawrinka n’a pas réussi à priver Roger Federer d’un 90e titre dont le 25e Masters 1000. Les deux Suisses ont tenu le choc jusqu’à 5-4 avant que Wawrinka ne cède à la suite de deux échanges marathons. Federer n’en demandait pas tant pour empocher le premier set. Si le Vaudois a breaké le Bâlois d’entrée, il a été rejoint à 2-2. Le mano a mano s’est poursuivi jusqu’à 6-5. Fedex a alors refait le coup du premier set sur sa première balle de match qu’il a conclue au filet. Quand Rodgeur remporte un tournoi, il fait souvent tomber l’un ou l’autre record. Il est devenu le plus vieux vainqueur d’un Masters 1000. Il efface des tablettes un certain Andre Agassi. Avec Novak Djokovic, Roger Federer est le joueur le plus titré à Indian Wells (5). Il n’avait plus réussi le doublé Open d’Australie-Indian Wells depuis… 2006. Avec le natif de Bâle, la remontée dans le temps n’en finit jamais. À 35 ans, tout est permis.