Elles sont sorties du tunnel
Il y avait de l’émotion en pagaille mardi sur les courts d’Indian Wells.
- Publié le 18-03-2015 à 23h03
- Mis à jour le 19-03-2015 à 11h13
Il y avait de l’émotion en pagaille mardi sur les courts d’Indian Wells. Des crises de larmes de Flavia Pennetta et Sabine Lisicki à la nouvelle remontée fantastique réalisée par Jelena Jankovic, ces trois joueuses d’expérience sont sorties avec joie du tunnel de doutes et de méforme où elles étaient coincées depuis des mois. La perf’du jour, sur le court et niveau larmes, revient à l’Italienne de 33 ans, tombeuse de la n°2 mondiale Maria Sharapova (2-6, 6-3, 6-2) en huitièmes. Tenante du titre ici, elle avait eu bien du mal à enchaîné dans les mois suivants, avant de se reprendre à l’US Open (quarts) et à Sofia (finale).
Sa saison 2015 avait commencé par deux défaites au 1er tour à Sydney puis Melbourne, et n’avait été éclairée que par un quart à Dubaï. C’est peu dire que la compagne de Fabio Fognini ne partait pas favorite face à la Russe et ce même si elle avait remporté leurs deux derniers affrontements. Mais quelque chose d’assez rare s’est produit : Pennetta a commencé à pleurer au beau milieu du premier set, avant de se réfugier aux vestiaires dès la fin de la première manche pour fondre en larmes loin des regards du court central.
"J’ai été débordée par l’émotion, j’ai essayé de respirer, de tout laisser sortir, de me dire que ça allait passer. C’était juste trop pour moi : beaucoup d’attentes ici, jouer contre Maria, sur un grand court et devant tout ce monde. Cela ne m’était jamais arrivé, mais je suis heureuse de la manière dont j’ai réagi parce qu’ensuite j’ai très bien joué. C’était vraiment étrange et même maintenant je ne sais pas trop où je suis ! (sourire)".
Si des rumeurs de prochaine retraite ont circulé, Pennetta a nié : "Je ne sais pas quand je prendrai ma retraite". Idem pour d’éventuels problèmes personnels : "Je suis heureuse, vraiment ! (rire)"
En attendant, en se laissant aller, Pennetta a retrouvé le tennis de contreuse de ses belles heures pour écoeurer la finaliste du dernier Open d’Australie. Alors serait-ce juste une preuve de la fragilité de la confiance du joueur de tennis, quel que soit son âge et son CV ? Peut-être.
Et cela aurait été confirmé par les sanglots de Sabine Lisicki, future adversaire de Pennetta, au terme de sa victoire face à la Française Caroline Garcia (6-4, 6-4). L’Allemande, 30e joueuse mondiale, n’avait ainsi gagné qu’un seul match sur ses six premiers tournois de la saison avant d’arriver en Californie. Un désastre absolu pour l’ancienne finaliste de Wimbledon. Service grippé, jeu de fond de court à l’agonie : plus rien ne fonctionnait dans son style tellement à risque qu’il se désintègre sous le moindre doute.
"C’est tellement embarrassant, je suis désolée ! C’est juste que j’ai connu un début d’année tellement mauvais…", a-t-elle expliqué sur le court, le visage baigné de larmes. La protégée de Christopher Kas n’avait pas non plus connu une saison 2014 exceptionnelle, de quoi franchement déprimer après ces premiers mois 2015 faméliques. Face à Garcia, elle a retrouvé l’efficacité de sa puissance au service et en coup droit, les bases de son jeu. Pour combien de temps ? "Je n’avais plus confiance, je me sentais faible".
Jelena Jankovic a affiché un large sourire
Jelena Jankovic, elle, n’a pas pleuré mais son large sourire et ses regards lancés vers le ciel en disait tout aussi long de sa délivrance. À Indian Wells, c’est la fin de la traversée du désert pour la Serbe. Titrée ici en 2010, la 21e joueuse mondiale a validé son billet pour les quarts aux dépens de la Suissesse Belinda Bencic. Comme au tour précédent face à Madison Keys, JJ était menée 3-1 dans la manche décisive avant de débuter un cavalier seul, déployant une qualité de jeu impressionnante.
Occupant la 8e place mondiale fin 2013, Jankovic a subi son lot de mauvais matches et de blessures (les dernières au dos et à une cuisse) pour totalement perdre la confiance accumulée. En 2015, elle n’avait ainsi remporté que deux matches en quatre tournois avant Indian Wells.
Si l’ex n°1 mondiale a déjà accompli de nombreux come-back dans sa carrière, elle sait qu’à 30 ans elle n’a plus de temps à perdre. "J’essaie de garder une attitude positive après avoir traversé des moments difficiles. Je n’avais plus confiance, je me sentais faible. Et là me voici en quarts ! Je suis tellement heureuse d’être de retour sur le court, j’aime tellement la compétition : je suis faite pour ça, pas pour être coincée chez moi à faire des soins. J’adore jouer ici, en plus ma mère est revenue pour ce tournoi donc ça me rappelle les bons moments puisqu’elle était avec moi quand j’ai gagné en 2010. Je joue de mieux en mieux mais le plus important c’est que je suis heureuse, en bonne santé et capable de me battre au plus haut niveau."
Indian Wells ou la cure de jouvence.