Elise Mertens: “Un grand rêve mais je ne veux pas penser au titre !”
La n°1 belge n’en finit plus d’épater la planète tennis. La voilà désormais à deux victoires du titre à Melbourne !
- Publié le 23-01-2018 à 12h04
- Mis à jour le 23-01-2018 à 14h37
La n°1 belge n’en finit plus d’épater la planète tennis. La voilà désormais à deux victoires du titre à Melbourne !
Elise Mertens a eu pour la première fois les honneurs de la principale salle d’interview, son visage projeté sur les panneaux derrière elle. Une entrée dans la cour des grandes que la Belge avait mérité cent fois après sa démonstration face à la 4e mondiale Elina Svitolina (6-4,6-0). Dès le début, elle a pris l’Ukrainienne à la gorge et ne l’a plus lâchée (26 coups gagnants), aidée aussi par la méforme évidente d’une rivale en souffrance avec sa hanche droite. Mais Mertens a tellement bien joué qu’elle a contraint Svitolina à se résigner ! Elle avait réponse à tout et distribuait le jeu à la perfection. Voilà comment elle est devenue pour la première fois demi-finaliste en Grand Chelem, et ce à son premier essai à Melbourne !
“Demi-finale, c’est un grand rêve pour moi. C’est incroyable. Tout est possible. Je ne veux pas me dire que je suis à deux matches du titre, je veux rester dans ma bulle.”
Elle en est sortie pour sauter de joie sur la Rod Laver Arena après la balle de match et c’était amplement mérité pour celle qui est devenue mardi la première Belge en demi-finales d’un Majeur depuis Kirsten Flipkens à Wimbledon en 2013. Il y a un an, Mertens était 127e mondiale mais c’est à la 20e place mondiale qu’elle pourrait être au minimum lundi prochain. Une vraie fusée ! Et pourtant, tout se passe dans le plus grand calme : Mertens digère les premières et les grands rendez-vous comme si elle avait toujours connu ça. Impressionnant.
“Je n’ai pas été nerveuse du tout. J’étais l’outsider et la dernière fois que j’ai joué contre elle j’ai perdu 6-2,6-4 (en finale à Istanbul) sans savoir quoi faire. Là, j’ai bien respecté le plan de jeu : jouer de manière agressive, utiliser mon revers le long de la ligne, monter souvent au filet. Tout a super bien fonctionné. Je ne m’attendais pas à un tel résultat, mais j’étais dans la zone pendant tout le match. C’est la plus grande victoire de ma carrière.”
Il y a des moments où tout se met en place, et quand ça arrive si tôt dans une carrière c’est forcément très bon signe. Surtout que Mertens n’est pas en état de grâce : elle joue son jeu en contrôle. Pas de raison alors de commencer à s’enflammer ou à se tendre en pensant à ces deux matches qui restent entre elle et le trophée. “Je me sens vraiment relâchée. Je n’aurai rien à perdre, serai encore l’outsider. Je suis prête. Il me reste encore l’énergie suffisante mentalement et physiquement. Je dois continuer de croire en moi. Je vais tout donner et on verra où ça m’emmènera. Cela change un peu la vie ça c’est sûr. Mais je suis très contente de tous les messages que je reçois. Demi-finales, c’est une autre atmosphère… Mais tout ça c’est positif.”
Mertens est déterminée mais discrète et c’est dans ce calme qu’elle s’épanouit. Le défi va être de réussir à l’y maintenir, et l’aide de Kim Clijsters dans ces circonstances sera précieuse, ce que la joueuse de 22 ans confirme. “On communique beaucoup avec Kim. Elle a l’expérience, a déjà vécu tout ce par quoi je passe donc ça m’aide. Egalement pour la gestion de mes émotions. Pour cette demi-finale, je vais faire la même chose que sur ce match : rester dans ma bulle en étant bien concentrée. Ce n’est pas si facile mais là j’ai sorti mon meilleur match du tournoi.”
Si elle a toujours un peu de mal à remettre la machine en route le matin, Mertens qui est sur le pont depuis fin décembre, pousse son mental au maximum pour oublier la fatigue. “Je me dis allez c’est une heure, deux heures ou trois heures d’efforts et après repos. Pour le moment ça fonctionne.”
Les onze victoires de suite qu’elle vient de signer le confirment. Attention, ouragan !
11e Belge à accéder aux demies d'un Grand Chelem
Elise Mertens atteint donc le dernier carré de l'Open d'Australie, un exploit qui la place déjà dans un groupe assez fermé, celui des Belges ayant réussi, en tennis, à atteindre les demi-finales d'un des tournois du Grand Chelem, les rendez-vous les plus prestigieux de ce sport. Chez les femmes, elle est seulement la 6e à y arriver, dans la lignée de Justine Henin, Kim Clijsters ou encore Yanina Wickmayer.
- DAMES
Nelly Adamson: finaliste Roland-Garros 1938 (victorieuse en tant que Française en 1948, finaliste en 1949 et demi-finaliste en 1954)
Justine Henin: gagnante Open d'Australie 2004, gagnante Roland-Garros 2003, 2005, 2006 et 2007, gagnante US Open 2003 et 2007, finaliste Open d'Australie 2006 et 2010, finaliste Wimbledon 2001 et 2006, finaliste US Open 2006, demi-finaliste Open d'Australie 2003, demi-finaliste Roland-Garros 2001, demi-finaliste Wimbledon 2002, 2003 et 2007
Kim Clijsters: gagnante Open d'Australie 2011, gagnante US Open 2005, 2009 et 2010, finaliste Open d'Australie 2004, finaliste Roland-Garros 2001 et 2003, finaliste US Open 2003, demi-finaliste Open d'Australie 2002, 2003, 2006, 2007 et 2012, demi-finaliste Roland-Garros 2006, demi-finaliste Wimbledon 2003 et 2006
Yanina Wickmayer: demi-finaliste US Open 2009
Kirsten Flipkens: demi-finaliste Wimbledon 2013
- MESSIEURS
Paul de Borman: demi-finaliste Wimbledon 1904
Jean Washer: demi-finaliste Roland-Garros 1925
Jacky Brichant: demi-finaliste Roland-Garros 1958
Filip Dewulf: demi-finaliste Roland-Garros 1997
Xavier Malisse: demi-finaliste Wimbledon 2002