Del Potro, l'ultime réveil du géant?
À 30 ans, l'ancien vainqueur de l'US Open (en 2009, bientôt déjà 10 ans) aborde sans doute sa dernière ligne droite sur le circuit.
- Publié le 21-02-2019 à 16h33
- Mis à jour le 28-02-2019 à 14h49
À 30 ans, l'ancien vainqueur de l'US Open (en 2009, déjà bientôt 10 ans) aborde sans doute sa dernière ligne droite sur le circuit.
Après ce satané poignet, c'est son genou qui a craqué. Victime d'une fracture de la rotule droite à Shanghaï en octobre dernier, la "Tour de Tandil" a, une nouvelle fois, chancelé sur ses bases. Opposé à Coric en huitièmes de ce Masters 1000, Juan Martin Del Portro a trébuché. Avant de carrément abandonner. Pire, de devoir faire une croix sur la fin de saison et le Masters où il ne s'était plus présenté depuis... 2013.
C'est donc un repos forcé de quatre mois qu'il a du digérer. Une éternité. Avant de revenir, la rage au ventre, ce sourire inimitable au coin des lèvres et les fusées de coup droit en bandoulière.
Aligné à Delray Beach en Floride, l'Argentin signe une énième résurrection sur le Tour après avoir signé un crû 2018 de haute-volée pimenté notamment d'une finale à Flushing Meadows et d'un prestigieux sacre à Indian Wells. Rien que ça, jusqu'à briguer le rang de numéro 3 mondial, le meilleur classement de sa carrière.
À New York, ce grand échalas n'avait pas caché avoir pleuré dans le vestiaire après s'être incliné en trois sets (6-3, 7-6 (7/4), 6-3) contre Nole. "Je vais encore jouer quelques années", avait-il soufflé.
Alors qu'on le pensait irrémédiablement hors-service en 2015, Juan Martin Del Potro s'était relevé pour cueillir quelques jolis lauriers d'ici là: une médaille d’argent aux JO de Rio ou encore un succès retentissant en Coupe Davis. L'an dernier, il semblait être redevenu la machine à missiles de 2009 qui avait engrangé son seul et unique Majeur à 20 ans seulement. Les quatre opérations au poignet conjuguées à une vilaine dépression avaient été évacuées. Il rayonnait avec un revers à deux mains retrouvé, un service toujours aussi dévastateur et un coup droit qui s'assimilait à une arme de destruction massive.
Avec une dizaine de victoires face aux numéros 1 mondiaux, ce colosse aux pieds d'argile n'a jamais nourri aucun complexe face aux légendes, que cela soit Nadal (vaincu en demie de l'US Open) ou Federer (en finale d'Indian Wells) qu'il a encore épinglé à son tableau de chasse l'an dernier. Il lui reste donc une belle et longue dernière ligne à droite à affubler de trophées, car l'homme reste pétri d'ambitions. "J'aimerais bien claquer une année 2019 semblable à 2018! Cela sera difficile mais je me suis agréablement surpris ces dernières années!", pointait-il.
A l'aube d'un succès inaugural contre Nishioka en Floride, il livrait déjà ses observations sur la Next Gen, et se donnait encore un peu de temps avant d'être délogé. "Parmi la nouvelle génération, il y a énormément de talents, ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne bouleversent l'ordre établi et ne nous remplacent au Top. Mais, sur les plus grands tournois, Nadal, Djokovic et même Federer, évoluent encore un cran au-dessus."
Passé de No Future à des exploits dont il est le seul à être capable au top-niveau, le chouchou des stades peut entrevoir encore quelques feux d'artifice d'ici la fin de cette deuxième carrière inespérée. Et surtout espérer que son physique tienne le coup et qu'il ait enfin un peu de pot, le Del Po.