Défis de taille pour Goffin et Mertens: la nuit sera belge et palpitante à l'Open d'Australie

Goffin au révélateur

Opposé à Medvedev, le Belge va vraiment voir où en est son tennis à Melbourne.

David Goffin va trouver en Daniil Medvedev le baromètre parfait pour savoir s’il peut déjà, ou pas, viser très haut. Face à un Russe de 22 ans au timing de rêve et à la puissance naturelle, le Liégeois ne pourra pas gérer : il va devoir jeter toutes ses forces dans la bataille. Et il a de fortes chances de la remporter s’il joue au même niveau que lors de ses trois derniers sets face à Marius Copil. Si sa première balle est au rendez-vous et qu’il joue libéré alors sa vitesse d’exécution et sa qualité de jeu de jambes ont toutes les chances de faire sortir la machine adverse de ses gonds.

Le Liégeois qui répète que tout match gagné est du bonus ici pour lui va devoir garder cet état d’esprit afin de ne pas se tendre face aux opportunités qui se présenteront. Face à un bon serveur comme Medvedev, il ne faudra pas gâcher. “Je ne le connais pas bien, je ne l’ai jamais affronté, je ne me suis pas beaucoup entraîné avec lui. Il a des frappes assez plates, il sert bien. Il est vraiment très doué, est très solide, retourne très bien. Il a vraiment une très bonne frappe. Il est grand donc je vais essayer de l’agresser, de le faire bouger. Je vais faire le maximum pour le repousser dans ses retranchements et le mettre mal à l’aise.”

C’est Goffin qui a le plus d’expérience du très haut niveau des deux et il doit s’en servir. C’est à lui de mettre la pression sur Medvedev, de le faire dégoupiller en lui imposant un vrai défi physique avec des échanges à rallonge. Goffin excelle généralement dans ce jeu-là. Mais il sait que la marge sera infime. “Medvedev est en forme, mieux classé que moi en ce moment donc ça va être un match difficile. Je pense avoir ma chance si jamais je fais un bon match. La confiance ça se construit avec les matches.” Et s’il en gagnait un de plus avec la manière, on est tenté de penser qu’il aurait reconstruit tout son puzzle : plus de douleur au coude, plus de repères à prendre, plus de doutes sur sa faculté à tenir sur la durée. Il y aura donc beaucoup de choses en jeu samedi face à Medvedev, et beaucoup de réponses aussi.

Mertens va devoir jouer la muraille

Le défi est de taille pour Elise Mertens face à Madison Keys mais elle a les qualités pour s’en sortir.

Elise Mertens a le jeu idéal pour battre Madison Keys, à condition qu’elle ne se trompe pas d’options. Face à une joueuse ultra puissante au service et en coup droit, également très solide côté revers et capable de jouer très vite, la Belge n’a aucune chance de passer en tentant de jouer plus vite et plus fort. Elle ne gagnera pas ce bras de fer là. Mais dans l’ADN de son jeu, il y a une deux armes parfaites pour se défaire des griffes de l’Américaine : sa solidité en défense et sa science du contre. C’est en se transformant en mur qu’elle pourra faire déjouer Keys.

“Elle frappe fort, sert fort. C’est une bonne joueuse ça c’est sûr et spécialement en Grand Chelem. Quand elle n’est pas en appuis, elle tape peut-être moins fort, donc je dois être agressive. Mais il faudra aussi bien défendre pour la forcer à jouer une balle de plus et à commettre des fautes.” Voilà tout à fait le plan gagnant. Un plan qui passera aussi par une très belle performance au service, sous peine de subir l’agression adverse du début à la fin. Le problème posé par Keys sera aussi le manque de rythme tant elle a tendance à jouer toute seule en faisant les points et les fautes. Mertens, qui a besoin de trouver son timing et d’enchaîner les frappes pourrait être déstabilisée. Ce match va demander une concentration de tous les instants et des nerfs d’acier. “Tous les points vont être difficiles. Mais je me sens en confiance, le stress est parti en gagnant mon premier tour.”

David Taylor a énormément fait travailler Mertens sur son service et son retour cet hiver, ce qui pourrait être décisif face à Keys. Cette dernière a tendance à se frustrer et donc à rater quand elle sent qu’elle ne dicte pas tout le jeu. Et quand on la force à cogiter. À Mertens de la sortir de sa filière boum - boum habituelle pour lui mettre la tête à l’envers. C’est une toile qu’elle doit tisser autour de l’Américaine et pas des gants de boxe qu’elle doit enfiler.