David Haggerty sur la Coupe Davis: "L’année prochaine, ce sera un vrai tournoi mondial"
David Haggerty, président de l’ITF (la fédé internationale de tennis), se dit optimiste quant à l’adoption future de sa réforme.
- Publié le 24-11-2018 à 12h04
David Haggerty, président de l’ITF (la fédé internationale de tennis), se dit optimiste quant à l’adoption future de sa réforme. David Haggerty est à Lille pour la finale de la Coupe Davis : le président de l’ITF va savourer le spectacle mais aussi expliquer et défendre sa réforme qui continue de faire grincer les dents. Confiant et optimiste, y compris pour les négociations avec l’ATP, il s’est confié sur le grand enjeu à venir pour l’ITF et le tennis.
Devez-vous encore faire un effort de communication autour du projet ?
"C’est toujours utile d’aller s’expliquer sur ce qu’on fait et pourquoi on le fait. J’ai un total respect pour les sentiments des joueurs et des fans sur le sujet parce que la Coupe Davis compte aussi beaucoup pour l’ITF et pour moi. On croit que la direction prise pour le futur aura de grands bénéfices pour le monde du tennis dont les fédérations. La Coupe Davis est la seule compétition par équipes où on représente son pays, où on porte le drapeau et c’est très important. Et on a gardé le principe du ‘à domicile/à l’extérieur’ sur le premier tour. On passera aussi de 16 équipes à 30 : ça en fait un vrai championnat du monde. On s’attend à une grande atmosphère à Madrid, il y aura de la passion et c’est aussi pour ça qu’on a commencé en Europe : parce que les équipes les mieux classées y sont et parce qu’on sait que leurs fans se déplacent. On a hâte d’y être."
Vous n’avez qu’un an pour mettre en place cette finale qui devra forcément être parfaite puisque le monde du tennis va vous attendre au tournant…
"Nous n’avons pas beaucoup de temps, mais nous avons assez de temps. On sait qu’il est crucial d’assurer que l’édition 2019 soit fantastique pour les fans, pour les joueurs, pour les spectateurs, pour les télévisions et tous les médias du monde. Dès qu’on a fini cette finale et célébré les champions, la concentration passe à l’édition 2019. On a fait ces changements pour sécuriser le futur du développement du tennis au sein des nations. L’argent de la Coupe Davis sera redistribué aux fédérations dans une nouvelle formule, et ici on parle de 25 millions de dollars. On va pouvoir assurer l’investissement dans les nouvelles générations."
Il y a la logique avec des fédérations qui perdaient de l’argent en organisant des rencontres mais on sent encore surtout l’émotion de voir une compétition historique changer de visage… Comment réconcilier les deux ?
"Cette semaine on va laisser parler le côté passionné qu’on a tous, on va regarder cet événement fantastique. Mais après on va avancer, parce que la logique sait que cette compétition aujourd’hui n’est pas vue comme un événement mondial. Tout le monde en France et en Croatie va regarder, mais pas assez ailleurs dans le monde. L’année prochaine, ce sera un championnat du monde regardé partout."
Les meilleurs mondiaux vous avaient demandé ce nouveau format il y a deux ans. Mais là ils grognent toujours. Vous avez besoin d’eux. Comment faire ?
"L’implication des joueurs est très importante. Beaucoup nous disent qu’ils joueront en février et que si leur équipe gagne alors ils se rendront disponibles pour les finales. La plus grande discussion, qu’on a d’ailleurs eue à Londres la semaine dernière avec l’ATP et qui a été très productive, concerne le calendrier. On doit tous résoudre ce problème fondamental. Peut-être qu’en collaborant dans le futur, on pourrait trouver une autre date pour la Coupe Davis. J’ai été très encouragé par cette discussion."
Une rumeur dit que certains des meilleurs mondiaux vous ont envoyé une lettre évoquant un boycott : vrai ou faux ?
"Nous n’avons absolument pas reçu de lettre. Aucune."
La grogne sur le prize money en Coupe Davis a été éteinte, mais quid des points ?
"La discussion a été très positive sur ça aussi donc je garde espoir. La Coupe Davis est une compétition totalement différente des autres où le joueur joue pour son pays, ce qui est un honneur et où c’est le capitaine qui choisit qui va jouer. Mais oui, on va continuer de discuter pour les points avec l’ATP."
Il y aura seulement six semaines entre votre Coupe du monde et celle de l’ATP…
"J’ai bon espoir pour une collaboration dans le futur. Il y aura peut-être un jour une possibilité d’en faire un seul événement. Mais à l’ITF nous sommes très confiants et à l’aise avec la direction prise par notre projet sur lequel on travaille depuis longtemps. Pour la date comme pour le reste, il faut chercher une solution à long terme. Et les gens doivent bien comprendre que ce projet est la force de développement du tennis pour 200 fédérations autour du monde. C’est à nous de vraiment les aider à intégrer les enjeux. J’ai appris à ne pas prendre les attaques personnellement parce que je sais qu’on fait tout ça pour la bonne cause."
Et vous êtes certain que Kosmos investira l’argent promis ?
"Oui. Le comité exécutif a insisté pour avoir des garanties inscrites dans le contrat. Nous avons déjà reçu 18 millions de dollars mi-septembre. On ne s’inquiète pas du tout pour l’intégrité financière du projet."