David Goffin: “Sur gazon, je suis comme un gamin”
David Goffin a pleinement réussi ses premiers pas sur gazon.
- Publié le 11-06-2019 à 21h17
- Mis à jour le 12-06-2019 à 19h31
David Goffin a pleinement réussi ses premiers pas sur gazon.
Au premier tour de l’ATP 250 de Rosmalen, il n’a eu besoin que de 48 minutes pour écarter le qualifié espagnol Alejandro Davidovich Fokina 6-0, 6-2. S’appuyant sur une première balle de service très efficace (20 points gagnés sur 22), il a surtout dominé les débats depuis sa ligne de fond. “Je n’ai pas eu l’occasion de venir souvent au filet”, analysait David Goffin, visiblement très détendu. “Mon jeu est assez complet. Je rajoute des armes en fonction du schéma tactique. Ici, le plan consistait à jouer les slices alors que mon revers frappé à plat reste un coup solide.”
Son jeu a été si solide qu’il s’emparait de la première manche en 18 petites minutes. “Gagner un premier set 6-0 n’est pas si facile à gérer car on sait que l’adversaire va changer quelque chose. Il va tout tenter. Je suis resté sérieux jusqu’au bout.”
Il n’excluait pas l’hypothèse de remonter sur le terrain d’entraînement mardi en fin de journée pour s’habituer un peu plus au gazon. “J’écouterai Thomas (Johansson) . Il a l’expérience de ce genre de situation. Après ma défaite au premier tour au Queen’s l’an passé, j’ai commis l’erreur de jouer deux fois par jour pendant les deux semaines avant mon match à Wimbledon. J’étais arrivé fatigué par ces sets d’entraînement. Lundi, Thomas m’a confirmé que j’étais prêt alors que nous n’avions tapé qu’une petite heure.”
Le duo Goffin-Johansson prend de plus en plus ses aises. Tous deux ont tapé la balle sur le gazon néerlandais. “Il bouge moins bien mais ses jambes sont toujours excellentes. Je l’ai vu servir à 210 à Melbourne. Son bras est intact.”
Un signe confirme sa bonne passe depuis quelques semaines. Contrairement à Davidovich, il n’a jamais glissé sur le gazon. “Nous avons tous les mêmes chaussures, qui doivent être homologuées. Moi, je suis bien sur mes appuis. Il faut avoir confiance à 100 % et y aller à fond. Si l’appui est plus fragile, on risque la glissade. Certains, dont Djokovic, glissent volontairement, mais c’est un peu fou car on peut se blesser sérieusement à la hanche, aux adducteurs…”
Ce premier test réussi est d’autant plus agréable qu’il s’inscrit dans une spirale positive amplifiée par ses 3 matchs à Roland-Garros. “La période sur gazon est courte. Les joueurs essaient toujours d’avoir un maximum de temps de jeu sur gazon. Cette année, je me suis tout de suite bien senti. Je n’ai pas trop joué” , confiait celui qui est arrivé à ‘s-Hertogenbosch vendredi passé. “Après un match, j’ai déjà livré une meilleure saison sur gazon que l’an passé” , rigole le Liégeois qui n’avait remporté aucun match au Queen’s et à Wimbledon. “Au Queen’s, j’étais quand même allé au 3e set face à Lopez, qui est un solide joueur. À Wimbledon, le résultat avait été mauvais.”
Il a chassé les mauvaises pensées pour se recentrer sur son ADN de jeu basé sur la créativité. Roland-Garros l’a remis sur le droit chemin. “Je suis dans le même état d’esprit ici. Mes frappes sont bonnes. Mon jeu, créatif et lucide, est là. Je frappe aussi bien qu’à Roland-Garros, même si mon jeu est différent vu la surface. Mon timing est au rendez-vous. J’ai besoin d’être précis sur tous les coups car je veux toujours étouffer mon adversaire pour l’empêcher de rentrer dans l’échange. Si mes frappes ne partent pas, je me mets en difficulté.”
Quitter la terre battue au moment où il avait retrouvé ses sensations ne le frustre pas. “Je me sentais bien à Paris, mais la saison continue. J’ai quitté Roland avec un sentiment super positif. J’ai été créatif et offensif en essayant de varier. Je servais bien. Je venais au filet.”
Il a d’ailleurs été le joueur le plus prolifique face à Nadal, avec 13 jeux pris. “Mais ça reste une défaite. Nadal était le plus fort. J’ai bien construit mon jeu pour lui prendre un set. J’ai essayé de poursuivre au 4e mais il était plus solide. Il en faut plus pour battre Nadal. Douze titres dans un même tournoi, c’est irréel.”
Cette fois, la page terre battue est tournée. Le gazon l’excite presque autant. “Les joueurs arrivent souvent comme des gamins pour la saison sur gazon. Nous prenons beaucoup de plaisir à jouer sur une telle surface. Je peux y être performant. Un match peut tourner très vite, ce qui est le principal piège.”
Au 2e tour, il défiera son ami Pierre-Hugues Herbert, avec qui il a gagné son seul titre (Doha) cette année. “Cela ne me pose aucun problème.“Il faut avoir confiance à 100 % et y aller à fond.”