Steve Darcis range son costume de Mister Coupe Davis: “Pour un petit pays, on a fait de grandes choses”
Certes, il revêtira encore la vareuse noire-jaune-rouge en janvier prochain à l’ATP Cup (nouvelle version de la Hopman Cup) aux côtés de David Goffin.
- Publié le 21-11-2019 à 18h45
- Mis à jour le 23-11-2019 à 03h41
Certes, il revêtira encore la vareuse noire-jaune-rouge en janvier prochain à l’ATP Cup (nouvelle version de la Hopman Cup) aux côtés de David Goffin.
Ce qui reflète, par ailleurs, la guerre intestine qui ronge le tennis mondial masculin entre ses institutions phares (l’ITF et l’ATP) avec la création de ces deux compétitions par équipes assez similaires prévues à six semaines d’écart.
Toujours est-il que Steve Darcis a disputé son dernier match de Coupe Davis (même s’il ne veut plus l’appeler comme telle) contre Nick Kyrgios mercredi à la Caja Magica. Vaincu par le badboy aussie, à cause d’un démarrage au diesel qui s’est révélé préjudiciable (2-6, 6-7 (11)), Mister Coupe Davis nourrissait quelques regrets (”J’ai laissé passer une occasion à 5-5 dans le tie-break”) et avouait quitter la délégation tricolore avec une certaine tristesse. “C’est dommage que cela se termine de cette manière, mais j’étais conscient que ma carrière en Coupe Davis se refermerait a priori sur une défaite, même si je n’ai pas pensé que cela pouvait être mon dernier match”, observait-il avec philosophie. “C’est le tennis. J’aurai aussi vécu des moments magiques en Coupe Davis et je garderai plein de bons souvenirs.”
Avant ses adieux définitifs au circuit à l’issue de l’Open d’Australie, le Sprimontois de 35 ans a donc refermé un chapitre majeur de sa riche carrière longue de 15 ans, celui qui lui a valu un surnom à la hauteur des services rendus à la patrie : Mister Coupe Davis. Avec 43 matches disputés pour la Belgique, il n’a pas usurpé ce tendre sobriquet, loin de là même. Pour preuve, il s’est même montré majuscule à cinq reprises en glanant le fameux point décisif de l’ancienne version. Parmi ses plus beaux souvenirs, il évoquait avec nostalgie sa première cap en… 2005 ! “Ce fut un moment particulier lorsque je fus appelé contre les USA à Louvain. J’avais joué pour du beurre (Ndlr : contre Blake, les USA avaient déjà gagné 3-1) mais ça m’a fort marqué. “
Mais pas autant que ses deux victoires d’anthologie, acquises au forceps, devant son public, en demi-finales des éditions 2015 et 2017. “À Forest National, dans cette salle mythique, l’ambiance était incroyable, c’est l’un de mes meilleurs moments”, se remémorait-il, en pointant son succès contre Delbonis dans le match décisif en 2015. Deux ans plus tard, avoir fait trembler Kyrgios au Palais 12, il offrait à la Belgique une nouvelle finale en battant Thompson avec autorité. “Contre l’Australie, c’était fort aussi”, glissait-il, avant de rapidement froncer les sourcils. “Parce qu’au niveau des désillusions, il y a ces deux finales (Ndlr : contre la Grande-Bretagne à Gand où il joua le double et contre la France à Lille où il perdit le 5e match décisif contre Pouille) où je n’étais pas à 100 % à chaque fois. Contre la France, c’était même catastrophique.”
Avant de prendre la direction de Bordeaux où il s’alignera avec son équipe d’interclubs et ensuite filer vers Abou Dhabi pour un stage hivernal, le Shark rendait un ultime hommage. “Notre staff est exceptionnel, on a un super public, et du talent. On est un petit pays qui a réalisé de grandes choses, et ça, on a tendance à l’oublier”, ponctuait-il, un sourire malicieux au coin des lèvres.