Caroline Garcia: un retour sous haute tension avec l'équipe française
La n° 1 française a rejoint l’équipe de Fed Cup après un divorce de deux ans.
- Publié le 08-02-2019 à 06h24
- Mis à jour le 08-02-2019 à 09h18
La n° 1 française a rejoint l’équipe de Fed Cup après un divorce de deux ans. Voici un an, quasiment jour pour jour, l’équipe belge de Fed Cup volait en éclats, au propre comme au figuré. Battue par la… France côté court, elle était aussi confrontée à la plus grave crise de son histoire côté coulisses. Ambiance détestable, tension entre joueuses et capitaine, complots ourdis dans l’ombre, menaces de boycott : le team Belgique lavait maladroitement son linge sale sur l’agora publique. À l’arrivée, pour calmer le jeu, la Fédération n’avait d’autres choix que de limoger Dominique Monami, élevée au rang de bouc émissaire.
Dans le genre "avec les filles c’est plus compliqué", l’équipe de France a aussi ses petits (et grands) soucis. Officiellement, tout va très bien Madame la Marquise. Le nouveau capitaine Julien Benneteau peut même compter, pour le duel de ce week-end face à la Belgique, sur sa dream team avec Caroline Garcia, Alizé Cornet, Pauline Parmentier et Kristina Mladenovic. Elles sont toutes arrivées à Liège, tout sourire, comme quatre grandes copines en mode shopping. Mais il ne faut pas savoir lire dans les lignes de fond de court pour deviner que tout n’est pas parfait.
Flash-back. Zoom-arrière. Novembre 2016. La France vient de perdre face à la République tchèque en finale de la Fed Cup. Et, à la surprise générale, Caroline Garcia annonce qu’elle ne défendra plus les couleurs de l’équipe. Officiellement, c’est pour privilégier sa carrière individuelle et adoucir son calendrier. Le refrain est connu : "J’adore jouer pour mon pays mais je dois aussi penser à moi…"
On comprend vite toutefois que, derrière ce discours poli et protocolaire, se cachent d’autres raisons plus touchy. À l’évidence, les relations entre la Lyonnaise et certaines autres joueuses - dont Mladenovic - sont aussi tendues que les cordes de leurs raquettes. On en a confirmation l’année suivante lorsque avant le match de barrage face à l’Espagne, Garcia décline à nouveau sa sélection suite à une mystérieuse blessure. Le LOL, posté sur Twitter par ses camarades de jeu, en disait long sur l’ambiance !
On pensait, du coup, le divorce acté devant notaire. Mais le nouveau capitaine Julien Benneteau a réussi à faire sauter le verrou et a recollé les morceaux. Un véritable exploit. Bon, l’ensemble reste fragile mais Caroline Garcia - toujours aussi imprévisible - a accepté de revenir à la maison bleue. Sur la pointe des pieds. Mais elle est là, drapée dans son statut de top 20 mondiale. "On n’a pas besoin d’être les meilleures amies du monde pour jouer ensemble. J’avais envie de participer à nouveau à la Fed Cup. Je crois que c’était le bon moment", a-t-elle simplement confié.
Quelle est l’ambiance exacte au sein de l’équipe française ? Nul ne le sait. À l’entraînement, tout se passe plus ou moins bien. Caroline et Kristina (victorieuses en double à Roland-Garros en 2016) se tapent dans les mains devant les photographes. Mais il serait étonnant qu’elles dépassent le stade ‘bonjour-au revoir’ loin des feux de la rampe.
Bref, si les ingrédients sont tous alignés sur la table de la cuisine, il faudra au Chef Benneteau user de tout son talent pour composer la bonne recette. Le capitaine a réussi son premier pari en faisant revenir la championne rebelle au bercail. Il devra à présent trouver les bons mots pour façonner un état d’esprit positif au sein de ses troupes. Car la Fed Cup est une compétition qui se joue en équipe et où le bon état d’esprit et le dialogue sont essentiels. S’il a des doutes, Julien Benneteau peut passer un coup de téléphone à Dominique Monami qui pourrait écrire un livre sur le sujet.