C’est parti pour la Bianca Mania !
Telle une tornade, la Canadienne a remporté le titre dans le désert californien et lancé une carrière qui a tout pour être en or.
- Publié le 18-03-2019 à 06h58
- Mis à jour le 12-08-2019 à 14h35
Telle une tornade, la Canadienne a remporté le titre dans le désert californien et lancé une carrière qui a tout pour être en or.
Et si pour la deuxième année consécutive le tournoi d’Indian Wells venait de révéler la nouvelle star du tennis mondial ? L’an passé, Naomi Osaka avait à 20 ans remporté son premier titre ici annonçant deux titres du Grand Chelem et une place de n°1 mondiale. Et ce dimanche, c’est Bianca Andreescu, 18 printemps, qui a bouclé une semaine monstrueuse en dominant Angelique Kerber (6-4, 3-6, 6-4) pour soulever le trophée. La Canadienne est devenue la première wild card à avoir jamais atteint la finale ici et la plus jeune joueuse à s’imposer dans cette catégorie de tournoi (Premier Mandatory). Dans la saga des premières, elle est également la plus jeune championne d’Indian Wells depuis Serena Williams en 1999. Heureux tennis canadien qui collectionne les petites merveilles désormais.
“Je veux tellement gagner !”, voilà ce qu’une Andreescu épuisée physiquement et mentalement cria à son coach lors d’un temps mort de coaching. Et ça résume quasiment tout de la gamine : une volonté aussi féroce que son ambition, elle qui disait avant même le début de tournoi vouloir gagner des Majeurs et marquer l’histoire de son sport. Aucune arrogance, que de l’envie. Et elle a de quoi y croire : finaliste à Auckland, victorieuse d’un WTA 125 à Newport Beach à l’étage en-dessous, en demi-finale à Acapulco et désormais titrée dans le plus grand tournoi du circuit hors Grand Chelems, voilà Andreescu à la 24e place mondiale alors qu’elle était 178e à la fin de la saison passée ! “C’est Cendrillon, cette histoire !”, a commenté Andreescu. “Voir désormais mon nom sur le trophée devant toutes ces légendes, c’est dingue.”
Et si elle avance si vite en créant en plus une véritable fascination dans les foules un peu partout c’est parce que son jeu ne connaît que le show. Son coup droit pourrait être le petit frère de ceux de Nadal et Del Potro, sa puissance athlétique est impressionnante malgré un gabarit qui ne l’est pas, son sens du jeu est rare à un si jeune âge tout autant que sa maîtrise technique. Parce que voilà, la demoiselle peut autant être cogneuse que caresser la balle : dimanche elle a écœuré Kerber à coup d’amorties, de slice, de lifts succédant à des accélérations fulgurantes. Elle sait tout faire.
Son jeu devrait évidemment être suffisant, mais elle ajoute à ça une personnalité tout feu tout flamme avec un coeur gros comme ça. En finale, au bord des crampes, au bord des larmes, après avoir raté trois balles de match et subi un break, elle a ainsi poussé la foule du central dans une douce frénésie en expédiant toute rage dehors une série de coups droits gagnants et un dernier retour de revers gagnant pour s’adjuger le match. Du pur délire. “Je n’allais pas lâcher, peu importe le score. Je suis dans une bulle depuis le début du tournoi, je suis en totale confiance alors je n’allais pas commencer à douter. On m’a toujours appris que si on donne tout, si on se bat sur tout, si on croit en ses rêves, alors tout est possible”, résumait presque sagement la gamine après l’exploit. Une saine rage de vaincre, une immense générosité dans l’effort, un jeu de prodige : la tornade Andreescu a tout pour faire des ravages. Même l’humour made in Millenials, à l’image de la première question qu’elle a posée avant son interview sur le court quelques minutes après la balle de match : “Dans quel état sont mes faux-cils ?” La jeunesse, ça ose tout !