Andreescu, dernière menace pour Williams
- Publié le 07-09-2019 à 12h20
- Mis à jour le 07-09-2019 à 13h34
La Canadienne peut-elle encore gâcher la fête de l’Américaine, revenue à son meilleur niveau ? Serena Williams peut-elle perdre une quatrième de finale de Grand Chelem de suite ?
À la vue du niveau de jeu qu’elle déploie depuis le début du tournoi, on a envie de dire non à 90 %. Les 10 % qui restent, on les partage entre les trois dernières finales de Majeurs où Williams a été tétanisée par la pression et est totalement passée au travers, ainsi que pour l’incroyable Bianca Andreescu.
La gamine de 19 ans a tout pour lui faire un coup à la Naomi Osaka 2018. Alors si Williams veut enfin égaler les 24 titres du Grand Chelem de Margaret Court, elle va devoir vaincre tous ses démons tout en éteignant la fougue d’une jeune joueuse qui n’a peur de rien.
À Toronto, l’ex n° 1 mondiale avait abandonné (1-3) face à la révélation de l’année à cause d’une blessure au dos. Ce samedi (début à 22 h en Belgique), il lui faudra tous ses moyens pour tenter de réaliser sans doute l’un des derniers grands exploits de sa carrière. Alors que son corps a donné beaucoup de signes de faiblesse depuis son retour de maternité, Williams (37 ans) sait que les opportunités vont se faire de plus en plus rares. Après Wimbledon, elle a ainsi effectué une énorme préparation physique destinée à combler le retard pris depuis des mois. L’époque où Serena allait pouvoir gagner des Majeurs seulement en balançant des coups gagnants à la deuxième frappe et en jouant sur son aura, est révolue. La densité du circuit est trop importante et surtout les nerfs de Williams en finale l’ont à chaque fois empêchée d’expédier aces et missiles à tout-va. À New York, elle a ainsi totalement retrouvé son intensité et donc son jeu.
"J’ai beaucoup travaillé, je suis beaucoup mieux préparée qu’avant les autres finales. Mais je sais que la seule chose qui compte c’est que je garde mon calme. Mais quoi qu’il arrive je serai fière de moi car ce n’était pas facile de revenir à ce niveau et pourtant j’ai réussi."
Face à Andreescu, le plan ne sera pas simple parce que la Canadienne bouge aussi bien qu’elle tout en étant capable d’imposer beaucoup de variations. Sans oublier que l’amie Bianca n’a rien à lui envier en termes de puissance et de prise de balle précoce. Il faudra à Williams un calme olympien et des nerfs glacés pour aller au bout. Andreescu, elle, va devoir retrouver le niveau de jeu d’Indian Wells et Toronto car si son sens de la bagarre une fois dos au mur et son mental hallucinant l’ont tirée des embûches jusque-là, cela ne devrait pas suffire.
"Je sais que je vais avoir besoin de mon meilleur tennis, et je compte bien l’emmener sur ce court."
Si son jeu tout feu tout flamme et sa lucidité sont au rendez-vous, alors oui malgré son jeune âge et son peu d’expérience, la 15e mondiale (assurée d’être top 10 lundi) a l’exploit dans la raquette.
"Il y a un an je n’étais même pas dans le top 150, je jouais les qualifications ici : c’est dingue ce qui m’arrive mais c’est ce dont j’ai toujours rêvé et c’est aussi le fruit d’un gros travail."
Le phénomène Andreescu, sorte de tornade de talent pur, peut tout emmener sur son passage, même la plus grande joueuse de tous les temps.