US Open: Djokovic affole de nouveau les compteurs... mais Nishikori peut y croire
Le Serbe est sur des bases si élevées qu’il pourrait jouer le trône en fin de saison.
- Publié le 06-09-2018 à 20h45
- Mis à jour le 07-09-2018 à 08h28
Le Serbe est sur des bases si élevées qu’il pourrait jouer le trône en fin de saison. Après sa défaite au deuxième tour en mai à Madrid, Novak Djokovic comptait les points pour ne pas perdre sa tête de série à Roland-Garros. En septembre, il commence à compter les points vers un retour à la première place mondiale.
Voilà l’étendue du retour en force du Serbe qui est désormais assuré de prendre après l’US Open la quatrième place mondiale d’Alexander Zverev. Avec 5.165 points, il a aussi creusé le trou à la deuxième place de la Race par rapport aux 4.800 points de Roger Federer. Incroyable mais vrai ! S’il venait à s’imposer à New York et que Nadal n’atteigne pas la finale, le Djoker serait à 1.035 points de l’Espagnol à la Race.
Quoi qu’il arrive, Djoko aura des choix à faire pour cette fin de saison où il a préféré de ne pas jouer à Pékin, étant inscrit à la Laver Cup la semaine d’avant. Mais ce sont 500 points potentiels qui s’envolent… La raison voudrait qu’il ne change rien, reste en bonne santé et laisse Nadal rater ou pas sa fin d’année afin de frapper fort début 2019 où il n’a rien à défendre.
Le titre à Wimbledon l’a remis sur orbite, celui de Cincinnati a achevé de le libérer. Alors, à New York, Novak Djokovic ne joue que pour le titre. "Les conditions sont terribles, je souffre, mais je me bats et j’espère bien qu’il me reste encore deux matches à tenir."
Tenir est bien le mot car, physiquement, il y a d’évidence quelque chose qui cloche depuis le premier tour : détresse respiratoire, malaises, appels au docteur pour du spray nasal, points terminés en apnée. Le Serbe vit un petit supplice mais, pour le moment, il a toujours réussi à s’en sortir, sauf que dans cet état on le voit mal passer Kei Nishikori. "C’est l’US Open le plus dur que j’ai eu à jouer en dix ans", a-t-il lâché.
Il paraît que la pluie est en route pour essayer de le sauver. Mais la période des doutes est terminée et celle d’écrire l’histoire de son sport est revenue. Il s’est ainsi qualifié pour une 11e demi-finale à l’US Open sur ses 11 dernières participations, seul à la deuxième place des bilans derrière les 14 de Jimmy Connors.
Avec sept finales et deux titres, certains - dont lui - ont tendance à dire "seulement" en évoquant l’US Open. Mais, quand même, quelle régularité monumentale. Revenu de deux ans de cauchemars, Djokovic est prêt à reprendre les commandes. Rafael Nadal sent un souffle bien connu lui passer sur la nuque et c’est tout le monde du tennis qui attrape le sachet de popcorn. C’est reparti !
Nishikori peut y croire
Le Japonais a des circonstances favorables face à Djokovic.
Kei Nishikori, revenu aux portes du Top 10 (12 e ), a des raisons d’espérer jouer sa deuxième finale de Grand Chelem. Battu par Marin Cilic en finale, ici, en 2014, le Japonais devra certes passer l’obstacle Novak Djokovic qui généralement ne lui réussit pas du tout (14-2) mais, pour une fois, les circonstances jouent pour lui.
D’ailleurs, en 2014, c’est lui qui avait eu le dernier mot lors d’une demi-finale plombée par la chaleur. "J’ai un bon bilan face à lui mais, croyez-moi, ce n’est pas du tout un jeu qui me convient" , note ainsi Nole. "À chaque fois, j’ai dû jouer du très grand tennis pour m’en sortir. Il est si rapide sur les jambes et en revers…"
Le protégé de Michael Chang aura sa plus grande chance si les conditions de jeu ne changent pas. "J’ai souvent été proche de battre Novak, mais je n’ai jamais réussi à passer le dernier obstacle. Oui, je l’ai battu ici, c’est vrai, j’avais oublié ! (rires) Je vais peut-être aller revoir ce match du coup… Mon souci face à lui ? Il est meilleur que moi dans tout. Mais c’est un super défi."
Sa vitesse de jeu, son intensité physique, son endurance sur une surface ralentie cette année : il pourrait être un mur et un cauchemar pour Djoko. Nishikori est l’un des rares à pouvoir jouer plus vite que le Serbe, mais généralement il ne tient pas ce tennis parfait sur la durée. Il a joué cinq sets face à Marin Cilic en quarts, mais a laissé, depuis le début, beaucoup moins d’énergie en route que son adversaire.
Il arrivera aussi avec des heures de repos, ayant joué son quart en journée alors que Djokovic a fini à minuit. Voilà Nishikori avec sa meilleure occasion de mettre fin à la série de 14-0 en cours depuis 2014, encore battu en quarts du dernier Wimbledon. Il a la clé dans les jambes, Djokovic a la clé dans la tête et la raquette : laquelle trouvera la serrure d’abord ?