Kyle Edmund, le nouveau phénomène du tennis: "Je suis à un stade où je ne crains personne"
Tête de série no 1, Kyle Edmund veut enfin remporter son premier titre ATP.
- Publié le 18-10-2018 à 07h02
- Mis à jour le 18-10-2018 à 07h59
Tête de série no 1, Kyle Edmund veut enfin remporter son premier titre ATP. "Bien sûr, devenir numéro un mondial est l’un des objectifs à accomplir. J’ai développé une conviction que personne ne peut me battre et je suis à un stade où je ne crains personne."
Non, Kyle Edmund n’est pas hautain. Le Britannique, 15e joueur mondial, a fait le plein de confiance en 2018 qui avait démarré à l’Open d’Australie avec des victoires face à, notamment, Kevin Anderson et Grigor Dimitrov. Marrakech, Madrid, Rome, Pékin et Shanghai sonnent comme des étapes heureuses de son année.
Pointé à la 50e place en décembre 2017, il s’est hissé au sein du Top 15 avec de légitimes ambitions.
À 23 ans , celui qui a un faciès à la Jim Courier, ne défraie pas la chronique par des dérapages verbaux. Il pèse avec parcimonie chacune de ses réponses laconiques. Il ne véhicule pas beaucoup d’émotions derrière un micro. Pourtant, quatre mois le séparent d’un autre grand joueur au tempérament opposé, Nick Kyrgios.
En revanche, il se métamorphose en artiste dès qu’il monte sur le seul terrain qu’il aime. Il fait siffler les cordes de sa raquette en éreintant les balles dont le chant résonne à travers les stades qui l’accueillent.
Cette semaine, il éblouira les spectateurs présents à Anvers qui ont intérêt à ne pas manquer le rendez-vous donné par cet originaire de Johannesbourg qui a émigré vers l’île anglaise dès ses 3 ans. Il se produira jeudi face à l’Espagnol Albert Ramos Vinolas.
Timide, réservé et introverti, il a longtemps été protégé par Andy Murray qui a focalisé toute l’attention médiatique sur sa personne durant les dix dernières années. Quand Edmund est passé pro en 2011, Murray formait le Big Four depuis trois ans déjà.
Ce lien de grand frère qui lie Murray à Edmund renvoie à celui qui unissait Roger Federer à Stan Wawrinka. Lorsque Stanimal a débarqué, Federer amassait les trophées à la pelle.
Clin d’œil du destin, le grand frère écossais s’est blessé peu avant que le cadet ne prenne son envol. La passation de pouvoir est intervenue à Eastbourne alors que le gamin de 23 ans a dicté sa loi au vainqueur de 662 matches pros. Ce jour-là, Murray faisait peine à voir.
Edmund soutient la comparaison avec Stan Wawrinka. Les deux joueurs partagent non seulement le même agent, mais aussi une capacité à repousser la douleur. Le Vaudois a éclos assez tard. Le Britannique, aussi. À 23 ans, il n’a pas encore remporté un seul titre. En 2018, il a pourtant franchi des étapes en jouant sa première demi-finale en Grand Chelem et sa première finale en tournoi. Il a aussi découvert la pression du Top 15 et du Top 1 anglais.
Ce nouveau statut ne change pas ses habitudes. Ne le cherchez pas en boîte de nuit ou à la fermeture des bars. Seul le tennis occupe son esprit. "Je vais aller jouer au tennis, m’entraîner, car c’est comme ça que l’on progresse, en accumulant les heures passées sur le court. Je bosse depuis des années pour que mon jeu prenne une autre dimension."
Mine de rien, le discret Britannique se rapproche des stars de la nouvelle vague emmenée par Shapovalov, Zverev, Khachanov, Kyrgios…
À Anvers, il sera plutôt opposé à l’arrière-garde française composée de Monfils, Tsonga, Gasquet et Simon. Ses armes ? Un mental résistant, des jambes de lutteur et une puissance de service qui fait des ravages.