Germain Gigounon dresse le bilan de sa carrière: "Gasquet, sur le Lenglen, reste mon meilleur souvenir" (Vidéo)
Germain Gigounon a rangé définitivement sa raquette au placard.
- Publié le 11-12-2018 à 20h31
- Mis à jour le 12-12-2018 à 07h59
Germain Gigounon a rangé définitivement sa raquette au placard. Quelques semaines après le Louviérois Maxime Authom, c’est le Binchois Germain Gigounon qui a décidé de mettre un terme à sa carrière.
Pourtant encore classé 354e à l’ATP cette semaine, Germain n’a pas voulu faire l’année de trop après avoir joué une saison complète.
Son meilleur classement l’a mené vers le top 185 durant l’été 2015 après avoir disputé le 1er tour à Roland-Garros, la plus grosse performance d’une carrière longue de 12 ans sur le circuit pro durant laquelle le vainqueur de l’Astrid Bowl 2007 a glané une quinzaine de tournois, essentiellement des Futures.
Germain, vous n’avez que 29 ans et vous n’êtes pas blessé. Votre annonce fut un peu surprenante…
"Cette décision me trottait dans la tête depuis un petit moment. 2017 a été très compliquée. J’ai été blessé et du coup, j’ai dégringolé au classement aux alentours de la 900e et 1 000e place. La situation m’a alors fait hésiter mais je ne voulais pas m’arrêter sur un tel sentiment d’échec. J’ai donc alors voulu me donner un an pour revenir physiquement et tenter de gagner des places. Ce n’était pas trop mal parti au départ… J’ai même gagné un 25 000 dollars en Espagne."
Vous partiez de loin…
"En effet. Pour y arriver, je suis d’ailleurs allé m’entraîner en Espagne. Entre 10 et 15 semaines étalées sur la saison. Je voulais tenter quelque chose de nouveau, voir d’autres manières de bosser et apprendre de nouvelles choses."
Ça ne vous a pas convaincu ?
"Comme je partais de loin, j’en étais à un point où je devais même jouer les qualifications pour les tournois Futures. Il y a aussi ce nouveau règlement pour le classement. Ça devenait compliqué parce que les tournois Futures n’allaient plus compter. Il n’y a pas que ça non plus mais je devais tout recommencer à zéro. En fait, je reculais de deux pas. C’était sans doute le moment."
Vous n’avez pas peur de ressentir un manque ?
"Après 20 ans à jouer au tennis, c’est évident qu’il va y avoir un choc au départ. La décision n’a pas été simple mais cela faisait des mois que c’était en balance. Je suis persuadé que c’était la décision la plus sage et raisonnable. Après, évidemment, les voyages, les matchs… tout ça va manquer. C’est pour cela que je continuerai à rester dans le circuit mais d’une autre manière pour garder cette adrénaline, ce stress… Et puis, je continuerai à m’entraîner pour garder la forme. Le manque, j’essaierai de le combler différemment."
Pas de regrets donc ?
"Je n’ai pas envie d’avoir des regrets. J’aurais tellement voulu que ma carrière soit bien meilleure, mais je pense que j’ai fait tout ce qu’il fallait, j’ai fait pas mal de sacrifices. Comme tous les joueurs, je rêvais d’atteindre le top 100 mondial. J’ai connu des moments particulièrement difficiles avec pas mal de blessures. Mais pouvais-je les éviter ? Je n’ai pas l’impression d’avoir mal fait les choses."
Si vous ne deviez retenir qu’un seul épisode de votre carrière ? Roland-Garros 2015 pour lequel vous aviez atteint le tableau final ?
"Sans aucune hésitation. C’est tout de même le Grand Chelem le plus visible médiatiquement en Belgique. Alors me qualifier pour le tableau final, c’était un grand moment. Dans mes souvenirs d’enfance, c’est aussi le premier tournoi que j’ai vu en vrai. Avec mon père et mon frère, on y allait quand j’étais enfant. Je me souviens de ce sentiment de courir dans les allées. Et puis quand on n’y allait pas, je me dépêchais toujours de revenir de l’école pour le regarder à la télé."
Il y a donc eu ce premier tour sur le Lenglen face à Gasquet…
"Le Lenglen, c’était en plus dans les gradins de ce court-là qu’on allait avec mon père et mon frère. Alors c’était génial. En outre, je n’avais pas volé ma place. Ce n’était pas une Wild Card, j’avais été la chercher cette qualification, je l’avais méritée. J’ai essayé de ne pas me mettre trop de pression même si en entrant sur le terrain, je ne savais pas trop où j’allais. Pourtant, après avoir enchaîné trois victoires en qualifications, j’étais en confiance. J’ai disputé deux bons premiers sets et j’aurais même pu en prendre un, mais c’était aussi compliqué. C’était la première fois que je disputais un match en trois sets gagnants. Olivier Rochus et David Goffin m’avaient donné quelques conseils avant mais j’ai surtout essayé d’en profiter à fond. C’est après Roland-Garros que ce fut plus difficile."
Pour quelles raisons ?
"Je me suis mis trop de pression alors que j’aurais dû surfer sur la vague. J’aurais dû davantage en profiter."
Il y a aussi eu la Coupe Davis en 2014 dans votre carrière, ce n’est pas rien.
"Malheureusement je n’ai pas joué. Ça aurait été un meilleur souvenir, le meilleur, si j’avais pu jouer. Mais c’était génial parce que j’étais avec David, Olivier… des amis. C’était super aussi."