Del Potro, l’énième retour
L’Argentin affronte David Goffin ce jeudi, mais dans quel état ?
- Publié le 16-05-2019 à 06h57
- Mis à jour le 16-05-2019 à 11h44
L’Argentin affronte David Goffin ce jeudi, mais dans quel état ? envoyée spéciale en Italie Carole Bouchard Il ne dispute que son troisième tournoi de la saison suite à la fracture de la rotule droite subie à Shanghai l’an passé, alors Juan Martin Del Potro ne peut logiquement pas être le favori de son match face à David Goffin. Le Liégeois, qui mène 3-1 dans leurs duels, l’avait d’ailleurs emporté ici-même l’an passé sur abandon (6-2, 4-5). À Madrid la semaine passée, la Tour de Tandil est tombée d’entrée face au Serbe Laslo Djere (6-3, 2-6, 7-5), mais était déjà ravi de pouvoir renouer avec la compétition, lui qui va bientôt défendre les points de sa demi-finale de Roland-Garros.
Mais au moins à Madrid il n’avait plus ressenti de douleur au genou, de quoi lui donner confiance pour la suite même si entre un poignet gauche toujours limite et désormais un genou qui grince sa situation devient quand même très compliquée. "Au moins j’ai fini ce match à Madrid en bonne santé et c’est la seule chose qui compte en ce moment. Je sais que le reste prendra du temps. J’ai l’habitude."
Il a malheureusement raison, puisque revenir de blessure a dû lui prendre autant de temps que jouer au tennis dans sa carrière. À 30 ans, celui qui est encore 9e mondial ne cesse d’être un joueur en sursis pour le plus grand regret du circuit qui gagne tant à la présence de ce joueur ultrapuissant spectaculaire. Il n’y a pas que l’aspect physique du retour de blessure qui a toujours logiquement posé souci à Del Po, il y a aussi et parfois surtout l’aspect psychologique. L’Argentin n’a jamais caché avoir souffert de dépression au fil de ses opérations des poignets.
Alors, quand le genou a lâché en fin de saison passée tandis qu’il sortait d’une finale à l’US Open et était qualifié pour le Masters, ça lui a fait beaucoup de mal.
"J’étais très frustré car à ce moment-là je me battais pour les grands titres. J’étais triste, surtout que ça s’éternisait, que les douleurs étaient toujours là… Là j’ai commencé à me sentir psychologiquement aussi mal que la dernière fois. Mais j’ai réussi à remonter la pente et aujourd’hui je me sens bien, j’essaie d’aller de l’avant."
Sur une terre battue romaine qui devrait être lourde et pas forcément en bon état après la pluie qui est tombée toute la journée de mercredi, Del Potro devrait souffrir face à Goffin. Mais si le Liégeois devait jouer avec le frein sans mettre à mal les déplacements adverses, attention…
Parce que généralement il ne faut pas non plus énormément de temps à Del Potro pour redevenir une menace.