André Stein, le président de l'Association francophone de tennis: "En tennis, la scission a été positive"
L’AFT fête ses quarante ans, fière de son passé mais tournée vers l’avenir. Tour d’horizon avec son président André Stein.
- Publié le 02-08-2019 à 07h53
- Mis à jour le 02-08-2019 à 12h57
L’AFT fête ses quarante ans, fière de son passé mais tournée vers l’avenir. Tour d’horizon avec son président André Stein. L’Association francophone de tennis vient de souffler ses quarante bougies. Que de chemin parcouru depuis sa naissance controversée, en 1977, dans une Belgique qui découvrait les vices et les vertus du sport communautarisé. À l’époque, la scission des Fédérations suscitait bien des polémiques. "Avec le recul, on se rend compte qu’en tennis, elle a été plutôt positive. Les deux Ligues se sont toujours bien entendues et elles ont entretenu une saine rivalité qui a permis l’éclosion de nombreux grands champions des deux côtés du pays", résume André Stein, président de l’AFT depuis 1991.
La création, en 1993, du Centre de tennis-études de Mons a largement contribué aux smashs gagnants de l’AFT. Il a vu défiler des élèves du niveau de Dominique Monami, Justine Henin, Steve Darcis, Olivier et Christophe Rochus ou David Goffin. "Le Centre est une merveilleuse vitrine. Sa réussite est, bien sûr, liée au talent naturel de tous ces champions. Mais aussi au savoir-faire et à l’expertise de nos coachs. Et il est, en amont, le résultat d’un travail global, de la base au sommet de la pyramide, dans les clubs et les régions", poursuit le président.
Faut-il imaginer que le tennis francophone, intarissable pépinière de jeunes talents, continuera donc à produire de grands champions ? "Il est difficile de le prédire. Nous avons, à Mons, plusieurs grands espoirs. Mais, à ces âges, tout peut aller très vite dans les deux sens. Honnêtement, lorsqu’il intégra le Centre, David Goffin n’était pas perçu, en interne, comme un futur top 10 mondial. Vous connaissez la suite ! Cela dit, je suis plutôt optimiste pour l’avenir d’autant que le Centre de Mons collabore de plus en plus avec des structures privées pour aider certaines élites. C’est notamment le cas avec la jeune Sofia Costoulas, pépite de l’Académie de Justine Henin et qui travaille occasionnellement à Mons avec nos équipes. L’union fait la force…"
Aujourd’hui, avec 85 000 licenciés, l’AFT se porte plutôt bien. "Le nombre de pratiquants est bien plus élevé mais certains, qui ne jouent qu’occasionnellemen+t, ne payent pas leur cotisation. C’est une erreur car elle est obligatoire, notamment en termes de couverture d’assurance…"
Sportivement, ces dernières années, le nombre de tournois Futures ou ITF est parti à la baisse. "D’une part, BNP Paribas Fortis a recadré son sponsoring et, d’autre part, les nouveaux règlements de l’ITF ont freiné l’enthousiasme de nombreux joueurs. Il nous reste heureusement quelques piliers comme le Lambermont, Eupen, le Primerose, le Bercuit ou Garissart."
L’Ethias Trophy a également rendu l’âme après de nombreuses années de bons et loyaux services. "Le public belge est souvent difficile à faire bouger. Mais Ethias est resté notre fidèle sponsor et participe donc largement à l’essor du tennis francophone…"
Financièrement, l’AFT présente actuellement des comptes positifs. "Nos revenus proviennent des cotisations des membres, de l’aide des pouvoirs publics et de nos sponsors. Les recettes éventuelles liées à la Coupe Davis et à la Fed Cup sont provisoirement mises en réserve dans les caisses de la coupole FRBG en attendant d’y voir plus clair sur le business modèle des ces épreuves…"