Le retour de Nina Derwael après sa blessure: "Au plan mental, c'est un peu difficile pour elle pour le moment"
- Publié le 20-03-2019 à 07h50
- Mis à jour le 20-03-2019 à 08h52
Rétablie d’une luxation d’un doigt, Nina Derwael retrouve Doha, où elle a glané son titre mondial en 2018, pour un nouveau départ. Un an après avoir remporté la médaille d’or aux barres asymétiques lors de la manche de Coupe du monde de Doha, et surtout un peu plus de quatre mois après y avoir décroché un titre mondial historique pour la Belgique, Nina Derwael fait son retour à la compétition, ce mercredi, dans la capitale qatarie. À l’occasion de la cinquième des huit manches de la Coupe du monde, la Trudonnaire, qui fêtera ses 19 ans mardi prochain, doit prendre de nouveaux repères dans l’Aspire Dome, elle qui s’est donné pour mission de défendre sa couronne de championne du monde et de qualifier l’équipe belge lors des Mondiaux de Stuttgart en octobre prochain.
"Idéalement, Nina aurait dû prendre un peu de repos après les derniers championnats du monde mais en raison des nombreuses sollicitations dont elle a été l’objet, cela n’a pas été possible", a expliqué sa coach, Marjorie Heuls, avant leur départ. "Ce n’est pas un reproche car la reconnaissance dont elle a bénéficié lui a fait beaucoup de bien et la gymnastique a été médiatisée comme rarement. Mais le revers de la médaille, c’est qu’elle a perdu pas mal d’énergie dans ces multiples rendez-vous..."
Il a donc fallu reconstruire patiemment à partir du stage de Nouvel An à Saint-Pétersbourg. Mais pour compliquer le retour en forme de la jeune championne, celle-ci s’est luxé un doigt à l’entraînement en montant sur la poutre et n’a pas pu s’exercer de manière spécifique aux barres pendant deux semaines. "Heureusement, ce n’était qu’une petite élongation du ligament car cela aurait pu être plus grave", ajoute Marjorie Heuls, qui a donc décidé de donner une semaine d’entraînement supplémentaire à son élève plutôt que de l’aligner lors de la manche de Coupe du monde de Bakou, quitte à faire une croix sur des points peut-être précieux pour éliminer l’une de ses rivales pour les Jeux, Fan Yilin.
Nina Derwael, élue sportive de l’année 2018, doit retrouver rapidement ses sensations comme la confiance en ses moyens. "Mentalement, c’est un peu difficile pour elle pour le moment parce qu’elle est perfectionniste et elle sent bien qu’elle n’évolue pas encore à son top niveau. Certains exercices qu’elle réussissait facilement semblent tout à coup un peu plus compliqués. Mais il n’y a absolument rien d’irréversible", affirme Marjorie Heuls. "C’est une situation nouvelle, à laquelle Nina n’est pas habituée, mais à laquelle tout sportif est confronté tôt ou tard. Elle doit simplement s’accrocher. Les Jeux olympiques de Tokyo sont encore dans plus d’un an, elle a le temps de revenir dans le coup."
L’Euro de Szczecin reste une possibilité
Initialement, les championnats d’Europe, qui se dérouleront du 10 au 14 avril prochains à Szczecin, ne figuraient pas au programme de Nina Derwael. L’entourage de la jeune femme a toutefois changé d’avis et décidé de l’inscrire pour cette compétition. Un délai de deux semaines supplémentaires a été ménagé afin de prendre la décision définitive d’envoyer, ou non, la gymnaste en Pologne. Si Derwael se produit à Szczecin, elle y défendrait le titre remporté l’an dernier aux barres asymétriques. À Glasgow, la Limbourgeoise avait également remporté une médaille d’argent à la poutre. Contrairement à l’an dernier, il n’y aura pas de compétition par équipe en Pologne. Outre Derwael, trois autres jeunes femmes ont été retenues : Axelle Klinckaert, médaillée de bronze au sol en 2018, Maellyse Brassart et Fien Enghels. La sélection masculine comprend, elle cinq athlètes : Maxime Gentges, Dennis Goossens, Luka Van den Keybus, Jimmy Verbaeys et Jonathan Vrolix.
Simone Biles trace sa route
L’Américaine s’est imposée à Stuttgart, où elle a déjà pris ses marques.
Le week-end dernier, la superstar de la gymnastique Simone Biles a remporté relativement aisément le concours général de la manche de Coupe du monde de Stuttgart, une ville qui accueillera les prochains championnats du monde au début de l’automne. L’Américaine, au sortir d’un stage de quelques jours à l’Insep, à Paris, a donc marqué son territoire, si l’on peut dire, même si elle n’a pas présenté les nouvelles figures sur lesquelles elle a travaillé depuis Doha 2018, où Nina Derwael l’avait donc privée du titre aux barres asymétriques, ni sa nouvelle chorégraphie au sol. Mais la confiance est déjà de retour dans le chef de Simone Biles, qui va enchaîner avec un gala à Londres. "J’ai toujours plein d’objectifs", a-t-elle confié lors de son passage dans la capitale française. "Je voudrais devenir meilleure aux barres, progresser aussi à la poutre, et garder mon niveau au sol et au saut."
"L’important c’est qu’elle soit en bonne santé, qu’il n’y ait pas de blessure, que son corps tienne bon et réponde aux exigences du sport de haut niveau", appuie Laurent Landi, qui entraîne la championne de 22 ans. "Il faut, enfin, que son mental continue à la pousser à venir chaque jour à l’entraînement."
Jusqu’à présent , ce n’est pas un problème et avec la perspective de Tokyo 2020, on voit mal pourquoi il en irait autrement.