Charline Van Snick, tournée vers le sommet pour se ressourcer
Van Snick a traversé l’île de La Réunion sur 160 km avant son retour sur les tatamis.
- Publié le 16-11-2018 à 07h15
- Mis à jour le 16-11-2018 à 07h34
Van Snick a traversé l’île de La Réunion sur 160 km avant son retour sur les tatamis.
Plus ou moins deux mois se sont écoulés depuis la défaite de Charline Van Snick pour le bronze mondial, à Bakou. Battue par la Française Buchard, la Liégeoise n’avait pas trouvé la récompense de ses efforts ni confirmé ses deux excellents résultats estivaux, à Zagreb (3e) et à Budapest (2e). Le tout au cours d’une longue et intense préparation, mais aussi au moment d’un changement de cap sur le plan de son encadrement.
Revenue dans le giron de la fédération francophone, Charline aurait bien voulu effacer d’emblée son revers européen, à Tel Aviv. Elle a donc logiquement accusé le coup, à la fois physiquement et mentalement. Mais ce serait mal la connaître que de la croire abattue dans sa phase de reconquête depuis qu’elle est montée en -52 kg. Que du contraire !
Ces deux (petits) mois, Charline les a mis à profit pour se ressourcer et c’est naturellement à la montagne qu’elle s’est retrouvée. "Après le Mondial, j’avais besoin d’une pause, sans pour autant parler de vacances. Fin octobre, j’ai passé une vingtaine de jours à La Réunion. J’y ai effectué la traversée de l’île sur 160 km, avec 10 000 m de dénivelé positif, en autonomie totale. Avec ma tente et ma nourriture dans mon sac à dos ! J’ai passé des journées extraordinaires au cours desquelles j’ai découvert des paysages à couper le souffle. Bref, ce fut une aventure riche en émotions, une expérience humaine et un défi sportif. Croyez-moi, j’ai soigné ma condition physique ! Seul le retour sur terre et à la vie normale, à Paris, fut un peu délicat à gérer…"
Tout comme le come-back sur les tatamis ! "J’avais perdu le rythme propre au judo, mais il est revenu. Seule une blessure aux doigts m’a empêchée de m’aligner au National, le 3 novembre, à Anvers. En fait, je souffrais déjà d’un doigt de la main gauche avant Bakou. Là-bas, je me suis blessée à un autre et lors de ma reprise, à un troisième ! Impossible dans ces conditions de combattre."
Actuellement n° 8 mondial, Charline Van Snick sera tête de série n° 1, ce vendredi, à La Haye, dont elle garde un bon souvenir avec le bronze décroché l’an dernier. "Un bon souvenir, oui, sur le plan du résultat. Mais j’avais terminé la saison très fatiguée, renonçant au Masters ! Cette année, j’arrive à La Haye sans être à 100 % car ce Masters, mi-décembre, en Chine, est justement mon objectif. Cette compétition réunit le top 16 mondial et rapporte beaucoup de points en vue des Jeux de Tokyo."
Et ces points viendraient s’ajouter, sous forme de bonus, aux six meilleurs résultats de l’année 2018, l’objectif final de Charline comme de tout judoka étant de figurer dans le top 18 au ranking mondial, fin mai 2020, pour être directement qualifié. En attendant, même si elle habite toujours Paris et s’entraîne souvent dans la capitale française, la Liégeoise est satisfaite de son retour sous la houlette de Cédric Taymans. "Je me suis entraînée trois jours en Belgique, avec les élites, à Louvain-la-Neuve et à Schaerbeek. Il y avait cinq ans que ce n’était plus arrivé. Mais tout va bien. Le retour à la normale se passe bien."
Pourvu que ça dure !
Anne-Sophie Jura: "Je ne suis pas loin du top 16"
Anne-So Jura (-48 kg) s’aligne ce vendredi, à La Haye, et s’envole lundi, pour Osaka.
Victime d’une bronchite au lendemain du National, le 3 novembre, Anne-Sophie Jura ne respirait pas la forme la semaine dernière. La Hennuyère a dû prendre un peu de repos, ce qui n’a pas manqué de la contrarier alors qu’elle est dans la dernière ligne droite pour sa qualification au Masters, mi-décembre, à Guangzhou. Pas plus tard que ce mardi, Anne-So a encore couru dans tous les sens pour régler les derniers détails administratifs de son potentiel séjour en Chine. "Mes photos d’identité n’étaient pas au bon format. Et puis, on ne peut pas sourire. J’ai été surprise par les exigences des autorités chinoises et mes dernières journées ont été très chargées. J’espère que j’aurai récupéré, à la fois physiquement et mentalement."
Actuellement n° 24 mondial, notre représentante en -48 kg espère engranger les points nécessaires, à La Haye et à Osaka, pour participer au Masters, et ce, dans la perspective des Jeux de Tokyo. "Je ne suis pas loin du top 16, condition pour pouvoir m’aligner en Chine. Mais ce ne serait pas la fin du monde si je n’y étais pas. En revanche, mon défi est plus que jamais Tokyo 2020."
À 26 ans, Anne-So arrive à maturité dans cette catégorie longtemps occupée par Charline Van Snick et où débarquera tôt ou tard Lois Petit, qu’elle a battue en finale du National. L’heure d’Anne-Sophie Jura a donc sonné. "En tout cas, je mets tout en œuvre pour y parvenir. Ainsi, je combats ce vendredi, à La Haye, et je m’envole lundi, pour Osaka. Suivra un stage de deux ou trois semaines, selon que je suis qualifiée ou non pour le Masters. J’espère pouvoir relever ce défi !"
Sinon, Anne-So aura le regard tourné vers la saison 2019 où elle espère recueillir les fruits de son investissement total avant de vivre l’apothéose de sa carrière aux Jeux de Tokyo.