Casse-Chouchi, rivaux et amis
Matthias, Anversois de 21 ans, en sera à sa deuxième participation au rendez-vous parisien.
- Publié le 08-02-2019 à 18h48
- Mis à jour le 09-02-2019 à 08h44
Matthias, Anversois de 21 ans, en sera à sa deuxième participation au rendez-vous parisien. À 21 ans, Matthias Casse en sera, ce dimanche, à sa deuxième participation au Tournoi de Paris. L’an dernier, l’Anversois s’était incliné au deuxième tour, face au Canadien Valois-Fortier, qu’il avait honnêtement estimé plus fort que lui.
Depuis lors, beaucoup de sueur a coulé sur les tatamis. "Et je suis bien plus fort qu’il y a un an !", sourit Matthias qui a, il est vrai, décroché trois fois l’argent, terminé deux fois cinquième, avant de participer au Masters. "Mais attention : j’ai beau me sentir fort, les autres le sont aussi. En -81 kg, nous sommes une vingtaine à pouvoir revendiquer la victoire ou un titre et la vérité d’un jour n’est pas souvent celle du lendemain. Tout dépend de la forme du jour ! Alors, disons simplement que je me sens bien après une mini-trêve hivernale où je me suis bien entraîné et où j’ai testé des trucs, que je ne révélerai pas. J’en garde la surprise pour mes adversaires."
Après le stage au Japon, Matthias a combattu en Chine, puis passé les fêtes en famille, histoire de se changer les idées. "Pour moi, il n’est pas bon de ne penser qu’au judo. C’est pourquoi j’en ai profité au maximum. J’ai vraiment la chance de pouvoir manger et boire comme je veux sans prendre de poids puisque je tourne habituellement aux alentours de 84 kg. Et ce petit excédent, je le perds facilement la semaine précédant une compétition."
Actuellement n° 8 mondial et, surtout, devant Sami Chouchi, n° 16, Matthias Casse peut se permettre de voir venir dans la course à la qualification olympique. C’est pourquoi, à Paris, la manière importera autant que le résultat. "Sami et moi, nous sommes rivaux sur le tatami, mais amis dans la vie. Nous savons que le meilleur de nous deux ira à Tokyo et, croyez-moi, c’est très motivant."
C’est à Herstal que Matthias, comme Sami du reste, a peaufiné sa préparation pour ce prestigieux rendez-vous parisien. "C’était exactement ce dont j’avais besoin ! J’ai pu me tester à plusieurs reprises contre le Croate et le Canadien ainsi qu’un -90 kg polonais. Et j’ai éprouvé d’excellentes sensations !"
Accompagné de son coach, Mark Van der Ham, Matthias se retrouve pourtant un peu orphelin de… Dirk Van Tichelt, opéré du genou cette semaine. Un manque… "Dirk est un judoka expérimenté et j’ai la chance de pouvoir m’entraîner avec lui, de bénéficier de ses conseils. Mais, l’an dernier, nous n’avons pas été souvent ensemble sur les compétitions. Ici, la présence de Mark est importante parce que c’est lui qui, à l’échauffement, jamais avant, m’annonce qui je rencontre. Je prends combat par combat, sans voir plus loin car ça ne sert à rien…"
Une belle preuve de maturité !
"Une densiité très valorisante"
Sami, Bruxellois de 25 ans, espère bel et bien poursuivre sur sa lancée de Tel Aviv.
Privé de Masters, mi-décembre, pour une malheureuse place, la 16e mondiale qu’il occupe désormais, Sami Chouchi a repris la compétition il y a deux semaines, à Tel Aviv.
Dans une ville qu’il aime, le Bruxellois a convaincu et décroché une belle médaille de bronze après avoir été battu en demi-finales par l’idole locale, l’Israélien Muki, également présent ce week-end, à Paris. "J’étais vraiment content de retourner à Tel Aviv, là où je me suis révélé à moi-même, l’an dernier, en décrochant l’argent européen. L’accueil du public fut chaleureux et respectueux. C’était vraiment sympa ! Je pense également y avoir disputé cinq bons combats, ce qui augure du meilleur pour cette saison 2019. J’ai hâte de me retrouver à nouveau sur le tatami."
Et Sami enchaîne donc avec Paris, un rendez-vous prestigieux auquel il n’a plus participé depuis 2016 et sa blessure à l’épaule, suivie d’une délicate opération et d’une longue revalidation. Mais tout ça, c’est de l’histoire ancienne ! "Mentalement, le fait d’être en bonne santé est un énorme boost. Je sens vraiment que je suis arrivé à maturité physique. Je connais mon corps. Je sais ce qui me convient pour aborder une compétition. Je sors d’un bon stage de trois jours à Herstal où j’avais assez de sparring-partners pour entretenir ma condition. Car, avec le Japon, en décembre, et l’Autriche, en janvier, l’essentiel de ma préparation est derrière moi."
Cette semaine, à Herstal, Sami a croisé Matthias Casse, son rival national en -81 kg, mais les deux judokas se sont tenus à distance. "Je prends cette concurrence avec Matthias comme une chance parce qu’elle nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. Mais attention : il n’y a pas que nous ! Les -81 kg, c’est pour moi la catégorie la plus dense du judo mondial. Alors, gagner un combat, décrocher une médaille est très valorisant…"
Cette année encore plus, la participation à Paris s’annonce particulièrement relevée, mais pas de quoi inquiéter Sami Chouchi. "Je ne prends connaissance de mon tirage que le matin, au petit-déjeuner. Et encore, je ne regarde pas moi-même le tableau. C’est le coach qui m’annonce le nom de mon adversaire. Et nous préparons ensemble la tactique. En judo, il vaut mieux de pas anticiper sinon on se plante !"
Toujours ambitieux, Sami espère, bien évidemment, monter sur le podium parisien. "Je suis prêt ! Il n’y a pas de raison que je ne poursuive pas sur ma lancée de Tel Aviv. Mais il faut également se rendre compte que tous ces rendez-vous, aussi prestigieux soient-ils, me servent de préparation pour l’Euro et le Mondial, deux étapes sur la route de Tokyo."
Où Sami Chouchi espère bien être le représentant belge dans sa catégorie.