Boxe: Tyson Fury, entre enfer et paradis
- Publié le 03-12-2018 à 07h41
- Mis à jour le 03-12-2018 à 07h53
Le match nul profite à Deontay Wilder, qui conserve son titre WBC. L’image de Tyson Fury se relevant une seconde avant la fin du compte, dans la douzième et dernière reprise, est celle que tous les observateurs retiendront du combat qui a opposé l’Anglais à l’Américain Deontay Wilder au Staples Center de Los Angeles.
Comme un symbole du retour à la vie du Roi des Gitans après deux ans et demi passés au purgatoire, coincé dans l’enfer de la dépression et presque entièrement consumé par ses addictions à la drogue et à l’alcool. Ce samedi, le Phénix avait les traits et la silhouette enfin amaigris de Fury, lequel a bien failli arracher sa ceinture WBC et son brevet d’invincibilité à Wilder avant d’être à deux doigts de tout perdre sur un enchaînement percutant droite-gauche dont le puncheur US a le secret. Mais Fury a donc eu, outre la lucidité, la force de se redresser et de terminer le combat debout en dépit de ce deuxième knock-down.
Un effort salutaire qui ne lui a toutefois pas rapporté la victoire, les trois juges rendant un verdict très hétérogène : 111-115 pour Wilder, 114-110 pour Fury et un partage 113-113 pour sceller un match nul que beaucoup considéraient flatté pour Deontay Wilder. Celui-ci affichait, il est vrai, un pourcentage très faible (17 %) de coups connectés. Tyson Fury, s’il avait "le sentiment d’avoir gagné" et de n’avoir "jamais senti Wilder avoir le contrôle du combat", avait le bon goût de ne pas crier au scandale à l’issue d’une prestation aboutie. "J’ai montré que j’étais un vrai champion, un vrai guerrier, un grand professionnel, personne de ma taille et de mon poids ne bouge comme moi", a souligné le boxeur de Manchester, un pion majeur de la catégorie reine. "Le 12e round ? Si je me suis relevé, c’est pour montrer à tous ceux qui traversent actuellement les mêmes épreuves par lesquelles je suis passé ces dernières années que rien n’est jamais perdu. Je l’ai fait pour ces gens-là. Si j’ai pu revenir de la situation dans laquelle je me trouvais, alors tout le monde peut le faire aussi. Faisons-le ensemble, en équipe."
En revenant à son meilleur niveau pour ce combat, Tyson Fury avait déjà réussi son come-back. Sa performance et son discours d’après-combat lui donnent, eux, davantage d’éclat. Et nul doute que le Wilder-Fury II sera conclu rapidement après les promesses tenues du premier duel. "Je pense que c’est un combat que les gens veulent voir", a reconnu Wilder. Anthony Joshua - "une poule mouillée", dixit Fury - pourrait devoir attendre…