La joyeuse rentrée de Nafi Thiam
La championne olympique a fait une rentrée très encourageante, ce samedi, devant un public conquis.
- Publié le 20-05-2019 à 06h52
- Mis à jour le 20-05-2019 à 08h29
La championne olympique a fait une rentrée très encourageante, ce samedi, devant un public conquis. Un lancer du javelot à 52,71 m, un record personnel du 200 m amélioré de 3 centièmes (24.37) et une victoire sur 4x100m : Nafi Thiam a largement contribué, ce samedi, à la remontée du RFC Liégeois en division d’honneur. La venue - très médiatisée - de la championne olympique de l’heptathlon à Gaurain-Ramecroix a fait plaisir à beaucoup de monde, du club hôte de la Rusta à ses équipières en passant par ses… adversaires. "C’est le plus beau jour de ma vie !", lançait l’une d’entre elles.
Au-delà de ce plaisir largement partagé, Nafi Thiam était, elle, venue en région tournaisienne dans un objectif d’entraînement, à cinq semaines de son heptathlon de rentrée à Talence. Voici ce qu’elle a retenu de cette compétition de rentrée.
Sa blessure, un mauvais souvenir
"J’étais décidée à faire le pentathlon des championnats d’Europe quand je me suis blessée. Ce sont des choses qui arrivent à tout athlète et là, c’était mon tour. Cela me servira de leçon : c’est la preuve que je dois écouter mon corps et ne pas trop tirer sur la corde. En arrivant en stage en Turquie, j’avais un peu peur parce que ma déchirure au mollet est arrivée tellement soudainement - alors que je n’étais pas fatiguée, je n’avais pas fait d’entraînement dur avant, je n’avais pas de douleur - que la graine a un peu germé dans ma tête : ça pouvait vraiment m’arriver à n’importe quel moment ! Cela a été difficile de se débarrasser de cette idée. La cicatrice est toujours là et je dois faire attention, mais je n’avais pas d’appréhension particulière dans la mesure où j’avais déjà fait déjà des courses à fond à l’entraînement."
Une rentrée satisfaisante
"La compétition m’avait manqué, oui, parce que j’adore ça ! Pour une rentrée, je pensais que ce serait peut-être un peu plus relax. Quand j’ai vu les caméras sur moi dès l’échauffement du javelot, ça m’a un peu crispée. Je reste un être humain, il y a de la pression, je ne sais pas si quelqu’un peut rester impassible dans ces circonstances. Mais ça s’est quand même bien passé. Si je suis objective, mon concours au javelot n’était pas mauvais. Je m’en tire avec 52 m pour une rentrée, tôt dans la saison, avec un nouvel élan, c’est bien. C’est juste un peu frustrant parce qu’à l’entraînement je fais de beaux lancers, sans même parler de la distance. Je me dis que quand je serai plus détendue, ça partira plus facilement. Quant au 200 m, j’attendais ce record, c’est clair. Cela fait déjà quelques années que je suis plus rapide que 24.40 mais j’avais des problèmes de placement dans ma course. Je sens mieux les choses maintenant et cela s’est vu. Mais c’est évidemment différent de faire un 200 m avec trois épreuves dans les jambes… C’est quand même de bon augure, je pense !"
Garder de l’énergie pour Doha
"Le 8 juin, à Leiden, aux Pays-Bas, je disputerai le 100 m haies et la longueur mais je ne ressens pas le besoin de faire une compétition supplémentaire. Je préfère me reposer et vraiment bien préparer ma venue à Talence. On n’est qu’en mai, cela ne sert à rien de se tuer à la compétition maintenant. Je n’ai pas envie de griller toutes mes cartouches. Il ne faut pas oublier que Talence aussi ne reste qu’un test : c’est pour les championnats du monde en octobre qu’il faut être fin prête. Si une épreuve se passe mal en France, j’aurai encore trois mois pour régler tout ça…"