Stéphane Prévot prépare son deuxième Dakar: "Je sais où je mets les pieds…"

Pressenti l’an dernier comme équipier du Néerlandais Ten Brinke chez Overdrive, le passage du pilote batave dans le Team Gazoo Racing fit capoter le projet in extremis. Et après un 40e Dakar en dents de scie, achevé brutalement dans un gué bolivien aux côtés du Chinois Zhou Yong… sur le toit de leur Toyota, le Huttois reprend du service aux côtés du Français Philippe Gache.

" Je connais Philippe depuis longtemps et nous avons déjà pas mal roulé ensemble, explique Stéphane Prévot. En rallye sur une Talbot Lotus, en Historique sur sa Mazda Groupe B et, voici deux ans, déjà sur un buggy Geely, sur le Taklimakan Rally en Chine. Le projet original était peut-être de partir sur la deuxième Toyota T2 officielle du team Autobody, mais finalement, au lendemain du Rallye du Maroc, le Team Geely a décidé d’aligner un deuxième buggy sur le prochain Dakar…"

Deux Taklimakan, un Maroc et un Dakar : voilà toute l’expérience que peut afficher notre compatriote à la veille de son 5e événement majeur dans cette discipline particulière qu’est le rallye-raid. Pourtant, l’ancien copilote notamment de Bruno Thiry, François Duval et du Néo-Zélandais Chris Atkinson en WRC, ne semble pas inquiet outre mesure du nouveau défi qui se présente à lui…

" J’ai pas mal appris de mes expériences passées, poursuit-il. Sincèrement, je crois que j’ai compris le système. De plus, je pars avec un pilote d’expérience et sans la moindre pression, puisque nous servons un peu d’assistance rapide au Chinois Han Wei. Cela fait peut-être un an que je n’ai plus roulé, mais au moins j’ai roulé cinq jours dans les dunes au Pérou, là où se déroulera l’intégralité du rallye cette année…"

Quant aux sensations auxquelles il s’attend : "C’est tout à fait incroyable de pouvoir faire du sport automobile dans des paysages aussi magnifiques, conclut-il. Je n’en reviens toujours pas de voir des voitures franchir des kilomètres de dunes qui se dressent devant le capot tels des murs gigantesques. Bien sûr, c’est nettement moins marrant quand on s’ensable…"

Ou qu’on s’enlise dans un rio et que l’eau monte jusqu’aux fenêtres avant d’inonder la voiture…

"Mieux payé qu’en WRC !"

Si l’on peut parfois se demander ce qu’un copilote chevronné en rallye traditionnel vient chercher en rallye-raid, les réponses de Stéphane Prévot aident à mieux comprendre : "Tout d’abord je dirais que le rôle du navigateur en rallye-raid est plus gratifiant, car il influence plus le résultat de l’équipage qu’en WRC. Si Nicolas Gilsoul se blesse, un autre copilote sera capable de faire gagner Neuville. En revanche, si le copilote d’Al-Attiyah est absent, il faudra du temps avant de revoir le Qatarien devant." C’est donc plus gratifiant dans la tâche, mais aussi pour ce qui est des revenus… "Certainement ! En tant que copilote, le rallye-raid est la discipline la mieux rémunérée. Nettement plus qu’en WRC. Si je fais une saison complète en rallye-raid, y compris le Dakar et le Silk Way, je suis nettement mieux payé qu’un Nicolas Gilsoul qui roule pourtant pour un constructeur en WRC…"

"Je travaille sur le Dirt Rally 2.0"

En plus de son rôle de copilote et de navigateur qui le conduira sur les pistes du Dakar, mais également aux côtés de Vincent Verschueren (Skoda Fabia) sur les routes du championnat de Belgique, ou de quelques gentlemen drivers sur des Sierra Groupe A pour le compte de First Motorsport en rallye historique, Stéphane Prévot a été contacté par le studio Codemasters afin de s’occuper de la version française du tout nouveau jeu vidéo Dirt Rally 2.0. "Ce truc est tout à fait incroyable", lance notre compatriote, chargé de traduire les notes du Britannique Phil Mills, ancien copilote de Petter Solberg. "C’est d’un réalisme à vous couper le souffle. Le jeu sortira le 26 février prochain et il y a déjà plein de monde qui me demande si je ne peux pas le lui fournir avant. Je ne savais pas que cela suscitait un tel enthousiasme. Entre les road-books de 50 spéciales et le voice-over à effectuer en studio au pays de Galles, j’aurai bossé à peu près huit semaines à temps plein sur ce projet."