Sébastien Loeb rempile sur le Dakar "pour le plaisir…"
Le nonuple champion du monde de rallye et futur équipier de Thierry Neuville repart pour un 4e Dakar, mais sur une Peugeot privée…
- Publié le 04-01-2019 à 08h13
- Mis à jour le 04-01-2019 à 16h05
Le nonuple champion du monde de rallye et futur équipier de Thierry Neuville repart pour un 4e Dakar, mais sur une Peugeot privée… Au mois de janvier dernier, après l’annonce du retrait de Peugeot des rallyes-raids, on ne s’attendait plus à revoir Sébastien Loeb de sitôt au départ du Dakar. Après avoir mené l’épreuve lors de chacune de ses participations avant de partir en tonneaux (2016), de se faire coiffer sur le fil par son équipier Peterhansel (2017) ou d’abandonner (2018), on n’imaginait pas le nonuple champion du monde reprendre du désert.
Mais l’euphorie d’une victoire catalane cumulée au manque de perspective pour 2019 (aujourd’hui comblées par le programme Hyundai) a fait renaître l’envie de se relancer dans ce grand défi.
"C’est vrai que je ne comptais pas y revenir aussi rapidement. Mais avec le temps, on ne garde que les bons souvenirs. Au retour du rallye-cross des États-Unis, je n’arrivais pas à dormir avec le décalage horaire, je parcourais les réseaux sociaux et je suis tombé sur une vidéo de Mini qui préparait le Dakar… Je me suis dit que ça pourrait être sympa d’aller jouer avec eux et d’aller essayer de les titiller un peu !", lance l’Alsacien engagé au Pérou sous l’égide de l’écurie française PH Sport.
Sans bénéficier de la dernière version de la Peugeot 3008 DKR, Sébastien aura l’opportunité de devenir le premier indépendant à s’imposer au Dakar depuis Jean-Louis Schlesser en 2000. "Tout au long de ma carrière, j’ai toujours été considéré comme un favori", poursuit-il. "Et même si je suis toujours motivé par la victoire, prendre du plaisir est important aussi. Prendre le départ de ce Dakar 2019 avec Daniel (Elena), en tant que concurrents privés, est un défi fantastique. Je suis prêt à tenter l’aventure, un peu comme lors de mes trois apparitions en championnat du monde des rallyes cette année pour lesquelles le succès était loin d’être garanti. Si ce n’est que, cette fois-ci, je courrai pour une équipe privée."
Il faudra néanmoins se mesurer à des concurrents tels que ses anciens équipiers Stéphane Peterhansel, Carlos Sainz et Cyril Despres, qui ont trouvé refuge chez Mini suite au retrait de Peugeot, ou encore Nasser Al-Attiyah et Giniel de Villiers du côté de Toyota. "Je pense que ces pilotes seront des concurrents redoutables. Finalement, compte tenu des évolutions de la réglementation, je n’ai pas pu recourir à la 3008 DKR Maxi de cette année", conclut le futur équipier de Thierry Neuville. "Nous allons donc aligner une voiture de 2017 qui ne fait que 2,20 m de large avec quelques évolutions moteur de 2018. Évidemment, il y aura de nouvelles voitures en face de nous. Nous ne savons donc pas du tout quel sera notre niveau de compétitivité mais plusieurs équipages ont leur chance de gagner et j’espère que nous en ferons partie. Nous allons probablement manquer de préparation par rapport à nos adversaires mais je n’ai pas tout oublié ! Je suis impatient de revivre cette aventure !"
"Je déteste toujours le sable"
Ce Dakar péruvien sera constitué de 70 % de sable et de dunes…
À l’analyse du parcours de ce Dakar 2019, le plus court de l’histoire, tracé exclusivement au Pérou avec 70 % de sable au programme, Sébastien Loeb ne sait pas franchement à quoi s’attendre. Après une seule journée d’essai dans les dunes d’Abu Dhabi, seul entraînement depuis le Dakar, depuis ce même Dakar de 2018, il est pourtant une chose dont il est certain. "Je peux vous dire que je déteste toujours le sable !", lance-t-il avec un sourire en coin. "Je crois que même si le parcours est plus court et concentré sur moins d’étapes, il n’en sera plus facile pour autant. Au contraire même, je crois qu’il ne faudra pas partir sur un rythme trop élevé. Trois cents kilomètres dans le sable sont souvent plus éprouvants que 500 bornes de piste. Et croyez-moi, il y a certainement moyen d’y perdre plus de temps…"
De là à dire qu’il est incapable de gagner autre chose qu’une spéciale typée WRC…
"Je crois qu’en trois années de Rallye-Raid avec Peugeot, j’ai quand même retenu quelques leçons. Je sais surtout qu’il ne faut pas se précipiter dans les dunes. Rien ne sert de vouloir forcer les choses. Tant que la voiture roule, on est dans le bon. Une simple erreur de jugement ou de pilotage peut, en revanche, coûter très cher…"