Vettel pénalisé à Montréal: La FIA doit changer de règles et de juges
La pénalité fort controversée de Vettel à Montréal a offert la victoire à Hamilton…
- Publié le 11-06-2019 à 07h11
- Mis à jour le 11-06-2019 à 10h11
La pénalité fort controversée de Vettel à Montréal a offert la victoire à Hamilton… On n’a pas fini de parler de la pénalité infligée, à tort ou à raison, dimanche au Canada, à Sébastian Vettel pour avoir repris la piste de manière dangereuse après avoir coupé la première chicane au 48e des 70 tours du GP du Canada.
Selon la lettre du règlement, les commissaires sportifs ont eu, il faut bien l’admettre, tout à fait raison d’infliger une pénalité au pilote Ferrari. Selon l’esprit sportif, il y a débat. Chacun a son opinion, une grande majorité contre la décision prise.
On ne changera plus le verdict ni l’issue, faussée pour beaucoup, de ce 7e GP de la saison.
Mais pour aller de l’avant, pour éviter que ce cas de figure ne se reproduise, la FIA devrait prendre des mesures et se montrer un peu plus conséquente.
Tout d’abord en ce qui concerne son collège de commissaires sportifs. Au Canada, ils étaient quatre : les deux représentants officiels de la FIA, l’Allemand Gerd Ennser (ancien pilote amateur, steward en DTM depuis 2006) et le Belge Mathieu Remmerie, ancien karting manager du RACB dont c’étaient les grands débuts en F1. Ensuite le représentant de la fédération canadienne Mike Kearn et pour finir le représentant des pilotes, l’Italien Emanuele Pirro, ancien de GP F1 et quintuple vainqueur du Mans.
Notre avis est qu’il faut avoir été pilote de haut niveau pour pouvoir juger les faits et gestes de pilotes de F1 dans le feu de l’action. Un collège de commissaires sportifs en F1 devrait à nos yeux être composé uniquement d’anciens pilotes professionnels. Cela rendrait leurs décisions plus censées et surtout légitimes auprès des pilotes eux-mêmes mais aussi du grand public.
Ensuite, sur la manœuvre en elle-même. Oui, Sebastian Vettel a bien commis une faute en tirant tout droit à la première chicane. La physionomie des lieux, la vitesse, l’étroitesse de la piste et la proximité des murs ne lui ont sans doute pas permis de faire autre chose, de laisser la place à son adversaire. Compte tenu de ces éléments, on aurait donc pu classer cela dans les faits de course.
Mais il faut pousser la réflexion plus loin. Est-il bien normal que lorsque vous commettez une faute sous la pression de votre rival, que vous quittez la piste, vous puissiez garder votre avantage ? S’il y avait un mur, un bac à gravier ou des gendarmes couchés au lieu d’herbe dans l’échappatoire, Sebastian Vettel n’aurait pas pu rester devant. Il aurait dû lever le pied, ralentir ou se serait crashé.
La règle dit que vous ne pouvez avoir un avantage en quittant la piste sous peine de sanction. Mais n’est-ce pas un avantage que de le garder quand vous commettez une erreur ? Une faute ne doit-elle pas être sanctionnée ?
Cela nous choque en tant que puriste et amateur de sport de voir (encore ce week-end à maintes reprises à Francorchamps en F3 et TCR Europe) des pilotes couper aux Combes après avoir complètement raté leur freinage, sortir des quatre roues à Blanchimont ou élargir leur trajectoire de plusieurs mètres hors piste à la Source et garder leur place. Idem quand Lewis Hamilton a complètement raté son freinage au départ du GP du Mexique 2017, tiré tout droit, coupé dans l’herbe et gardé la tête sans aucune pénalité.
La règle devrait être modifiée : si un pilote sort de la piste alors qu’il a un pilote moins d’une seconde derrière lui, il devrait être obligé de le laisser passer, comme s’il l’avait doublé hors piste (là le règlement est clair).
Dans le cas de dimanche, après avoir coupé la chicane, Sebastian Vettel aurait dû laisser passer Lewis Hamilton, il n’aurait alors peut-être pas pris de pénalité et aurait eu l’occasion de le ré-attaquer par la suite. Encore trop de pilotes usent et abusent des échappatoires. Il est temps de changer les règles pour les adapter au sport et surtout aux circuits modernes.