En retard, Renault doit vite rebondir
Des évolutions "substantielles" sont attendues pour le GP de France.
- Publié le 07-06-2019 à 07h41
- Mis à jour le 07-06-2019 à 11h07
Des évolutions "substantielles" sont attendues pour le GP de France. Troisième et dernier constructeur réellement engagé en F1 après Mercedes et Ferrari, Honda ne fournissant que des moteurs et Alfa Romeo ne faisant que prêter son nom à Sauber, Renault vit une période difficile.
Avec quatorze unités inscrites lors des six premiers GP et la huitième place actuelle (sur dix) du classement des teams, deux longueurs derrière Haas et Toro Rosso, un point devant Alfa Romeo, la firme au Losange vit son plus mauvais début de saison depuis son retour en 2016.
L’an dernier, au moment d’arriver à Montréal, les Jaune et Noir possédaient 46 points. Aujourd’hui leur score paraît squelettique, surtout après avoir déboursé vingt millions pour piquer à Red Bull une pointure telle que le multiple vainqueur de GP Daniel Ricciardo. Et on ne sait pas vraiment voir si McLaren, quatrième du classement avec le même V6 Turbo mais plus du double de points console les Français.
Après avoir perdu la confiance de Red Bull avec qui ils avaient remporté 8 titres mondiaux en tant que motoriste, Renault cale au moment de franchir l’avant-dernière étape du processus censé leur permettre de lutter à nouveau pour les titres mondiaux.
Et leur ennemi juré Red Bull, 3e du Mondial, s’en sort bien sans eux avec 110 points à ce stade contre 107 l’an dernier même si côté victoires Honda est toujours à zéro alors qu’en 2018 Daniel Ricciardo, propulsé par Renault, en comptait déjà deux.
En plus, Renault joue de malchance. À Monaco, leur souriant australien pointait au 5e rang au moment de voir sortir la voiture de sécurité. Mais en rentrant avec les quatre leaders, il n’a pas opté pour la meilleure stratégie dans son cas et chuté au 9e rang. Voilà comment perdre 8 points et trois places dans le classement.
"Honnêtement nous ne sommes pas à notre place et je le vis mal", avoue Cyril Abiteboul qui vise désormais à nouveau la 4e place, celle de "meilleur du reste" derrière les trois écuries possédant 100 à 150 millions de budgets de plus. "Cela m’empêche de bien dormir. On doit réagir. Et vite."
Renault n’a clairement pas été en mesure d’effectuer le pas nécessaire pour rejoindre les trois grosses écuries et réduire de moitié leur retard en termes de performances. Pourquoi ?
"On a pris beaucoup de retard durant l’hiver", a avoué à Monaco le patron du programme F1. "On a eu des soucis de fiabilité moteur en début de saison, ce qui nous a obligés à effectuer un pas en arrière."
Les efforts et ressources se sont concentrés là-dessus, ce qui a ralenti le reste et notamment le développemet du châssis, McLaren faisant actuellement du meilleur boulot avec le même moteur.
"On n’a pas été assez efficace. La concurrence en milieu de grille est plus forte encore que l’an dernier, mais notre retard n’est pas insurmontable. Ce week-end à Montréal risque d’être encore difficile. Mais dès le GP de France, dans deux semaines, nous reviendrons avec un moteur tournant à plein régime, même avec un peu plus de puissance qu’en début de saison, et des évolutions substantielles au niveau du châssis. Cela devrait nous permettre de revenir à notre place."
La 4e, comme en 2018. Mais ce n’est pas suffisant pour le grand constructeur français songeant à construire une monoplace 2020 plus dans l’optique des qualifications et repoussant à l’échéance 2021 l’objectif qui aurait dû être le sien dès cette année : remonter sur les podiums.
En F1, rien n’est décidément simple. Demandez à Ferrari qui attend depuis dix ans de renouer avec un titre mondial, à Honda toujours sans succès depuis son retour dans l’ère Turbo, ou à Toyota et BMW partis sans avoir atteint leur but. Renault fait partie de l’histoire de la F1. Mais aujourd’hui a bien du mal à renouer avec son glorieux passé, la dernière victoire d’une Renault F1 datant du GP du Japon 2008 avec Fernando Alonso…