Alonso fait ses adieux à la F1: "Envie d’une vie normale"
À 37 ans, après 17 saisons en F1, le double champion tire sa révérence.
- Publié le 23-11-2018 à 20h28
- Mis à jour le 24-11-2018 à 08h06
À 37 ans, après 17 saisons en F1, le double champion tire sa révérence. Il n’a été sacré champion du monde qu’à deux reprises, à ses débuts en 2005 et 2006 avec Renault. Mais avec un peu plus de chance et dix points de plus, Fernando Alonso compterait quatre ou cinq couronnes. Mais même s’il n’a pas le palmarès qu’il aurait mérité et aura raté sa sortie avec quatre années de galère chez McLaren, l’Espagnol est toujours considéré comme l’un des plus grands pilotes de la F1 et certainement des deux dernières décennies.
"Je ressens beaucoup d’amour et de support de tout le monde ces derniers jours", a-t-il confié, ému. "Et avoir gagné le respect de plusieurs générations est peut-être plus important que des trophées. Bien sûr, j’ai commis des erreurs, fait des mauvais choix. Mais c’est toujours facile à dire après. Et puis, cela fait partie de toute carrière, même en dehors du sport. Personne n’est parfait, tout le monde se trompe un jour ou l’autre."
Mais des regrets, l’homme aux 311 GP, 22 poles, 32 victoires et 97 podiums n’en nourrit pas. "Je n’ai pas toujours été au bon endroit au bon moment. Mais quand cela a été le cas, j’ai su capitaliser. Vous savez, il faut de la réussite pour devenir champion du monde. Le talent ne suffit pas. Regardez Max Verstappen ou Daniel Ricciardo. Ils sont super doués mais n’ont encore aucun titre. C’est pire pour Nico Hulkenberg, pas un seul podium. Donc après 17 ans, après avoir couru pour Renault, McLaren et Ferrari, sans jamais m’être fait fort mal et en étant très bien payé, j’estime que je suis chanceux."
Ce dont il est le plus fier ? "Peut-être de tout ce qu’on a créé en Espagne pour les jeunes. En karting, des écoles, un team. La nouvelle génération veut suivre l’exemple d’Alonso et j’essaie d’aider les meilleurs."
Il part au sommet de son art. Beaucoup disent qu’il était un équipier difficile… "C’est vrai. À armes égales, personne ne m’a jamais battu en F1. Cette année, même si la voiture n’était pas bonne, j’ai disputé une de mes meilleures saisons. J’ai battu mon équipier 20-0 en qualifications."
Stoffel Vandoorne l’a appris à ses dépends. Réputé pour être très politique, Fernando est un dur à cuire. Il espère que son émotion ne sera pas trop visible dimanche. "On sait qu’on ne peut pas partir sur un exploit avec cette McLaren pas compétitive. Mais je veux surtout profiter du moment, célébrer avec tout le monde. Et si des larmes coulent, je mettrai mes lunettes car je n’aime pas trop montrer mes émotions."
Après 37 ans, on a peine à croire que ce soit un vrai adieu à la F1. Plutôt un au-revoir… "L’intention est pourtant bien d’arrêter. Je me prépare à vivre ma dernière course en F1. Mais je ne ferme pas totalement la porte. Mon objectif aujourd’hui est de retrouver une vie normale. De pouvoir aller faire mes courses au supermarché, faire du vélo, profiter des choses importantes de la vie : la famille, les amis. Depuis 17 ans, on décidait pour moi de mon agenda, on programmait ma vie. Mais peut-être que quand je me retrouverai devant ma télé à regarder la F1, ce sera un véritable désastre. Cela me manquera trop et je trouverai un moyen de revenir. J’ai dur à imaginer ce qu’est l’existence sans F1. Je veux voir ce que cela fait. Mais peut-être que vous me reverrez déjà dans une F1 aux tests hivernaux de Barcelone en février. Qui sait ? C’est ce qui va me manquer le plus. Les sensations que procurent ces F1. Vous ne pouvez éprouver cela nulle part ailleurs. Alors je suis sûr que ce n’est pas le dernier week-end que je piloterai une F1. Il y aura des occasions de tester, faire le show."
Il ne raccroche pas son casque non plus. "Non, j’aime trop la course. En 2019, je vais essayer de remporter les 24 H du Mans une seconde fois, de gagner Indy 500 pour la première fois et d’être sacré en WEC, le championnat du monde d’endurance. J’aimerais aussi faire quelques autres courses comme les 25H VW Fun Cup !"
Retrouver une vie normale qu’il disait…